Fatimata Sawadogo : ‘’ Ils demandent souvent de descendre la culotte pour un rôle’’

Elle se présente comme une femme passionnée de son métier et déterminée à atteindre ses objectifs. Actrice comédienne, elle porte aussi la casquette de commerçante, une activité qu’elle mène lorsqu’elle n’est pas sur un plateau de tournage. Fatimata Sawadogo, celle qui s’est faite surnommer Fanta la Burkinabè nous parle de son parcours.

Fanta déborde d’énergie. Elle occupe toujours son temps par une activité. ‘’ Je ne me repose que quand je suis sur mon lit’’ dit-elle souriante. Le parcours artistique de la jeune dame est déjà riche de 11 ans d’expérience. Dans des films de Tahirou Ouédraogo, en passant par celui d’Inoussa Kaboré au film de Laurentine Bayala, Aissata Ouarma, Omar Dagnon et bien d’autres réalisateurs et réalisatrices burkinabé, Fanta a incarné des rôles tant principaux que secondaires. ‘’ Chaque rôle est une nouvelle expérience, un nouveau défi. Il faut savoir l’incarner et bien le jouer. C’est très important lorsqu’on veut se construire une carrière’’ explique la comédienne.

Son jeu est bien apprécié par ses ‘’ collaborateurs et collaboratrices’’ comme la jeune réalisatrice Aissata Ouarma qui confie que ‘’ Fanta est une jeune dame qui sait incarner les rôles qu’on lui confie. En tant que réalisatrice, je suis satisfaite d’elle. Et je l’encourage à continuer à se former’’.

Le milieu du cinéma, confie Fanta, est un milieu requin.  Elle déplore notamment l’exigence du droit de cuissage par certains réalisateurs. ‘’ Certains vous demandent de descendre la culotte pour un rôle alors qu’il ne paiera même pas la moitié du cachet. Mais beaucoup d’entre eux donnent une avance sur le cachet et après il est impossible de récupérer le reliquat’’, confie Fanta.

Sexisme et cinéma

Le sexisme est un quotidien dans le monde du cinéma à en croire la comédienne, qui soutient par ailleurs, que les femmes sont véritablement défavorisées face aux hommes.

A cette marginalisation s’ajoute la peur de la dénonciation des abus sexuels auxquels les femmes font face dans ce milieu artistique. Nombre d’actrices se sont tues sur des abus par peur de perdre leur rôle. Toutefois, Fanta fonde l’espoir avec le mouvement Me Too initié par les actrices de Hollywood pour dénoncer les abus. Le mouvement s’est déporté au Burkina à l’occasion du cinquantenaire du Fespaco avec la mise en place d’un collectif dénommé ‘’ Même pas peur’’.

Et si le talent n’a pas de sexe, dit-elle,  il revient à l’ensemble des femmes de s’engager pour l’égalité des chances et des opportunités dans le monde du cinéma.

De secrétaire à commerçante, puis actrice comédienne

Après une formation en secrétariat, puis quelques stages, Fanta obtient un emploi. Ayant la fibre du commerce, elle n’hésite pas à s’y lancer. Entre ses voyages d’affaires en Afrique, Europe, etc, elle profite faire des achats pour les revendre au pays. Elle prépare un film documentaire portrait avec Aissata Ouarma et deux longs métrages en vue. Son rêve : représenter son pays le Burkina à l’international comme l’a fait le célèbre Djimon.

Bassératou K.

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