Société: Vigile le jour, femme au foyer la nuit

Longtemps considéré comme la chasse gardée des hommes, le métier de vigile attire de plus en plus de femmes malgré les contraintes. Hormis les activités lucratives qui leur sont spécifiquement réservées, la gent féminine a jeté son dévolu sur des tâches qui, dans la perception de la société Burkinabè, sont destinées aux hommes.
Pour certaines ce métier leur permettent non seulement de subvenir aux besoins de leurs familles aussi d’avoir une autonomie financière vis-vis de leurs époux .

Lucienne Bouda la quarantaine est mère de 4 enfants. Abandonnée par son mari depuis 2010, ne pouvant pas supporter seule les charges familiales et l’éducation des enfants, elle n’avait autre choix que de chercher une activité rémunératrice.

Après une formation de trois mois dans une société et de gardiennage, elle a été jugée apte à servir comme vigile. Depuis 2013 elle travaille comme vigile dans une société de la place. Sa journée commence à 5 heures 30 du matin et se termine à 18 heures.

Un métier qu’elle exerce avec passion et dévouement . « Quand mon mari m’a quitté, je n’ai pas eu autre choix que de faire ce métier. C’est dans ça que je paye la scolarité de mes enfants, leurs habillements, nourritures et les soins de santé », dit-elle.

Son travail consiste à la vérification des cartes d’identités , la fouille corporelle et le passage au portique de sécurité de tous les visiteurs .
Au milieu des hommes , Lucienne Bouda dit  avoir de bon rapport avec ces derniers « Mes collègues hommes me comprennent sur tous les plans, pas de stigmatisation ni de mépris . Et je n’ai pas de problèmes avec eux y compris mes patrons. C’est eux qui me soutienne par les conseils » a-t-elle laissé entendre.

Etre vigile ce n’est pas facile, mais…

La recherche de profit pousse les femmes jadis, confinées dans des travaux domestiques par des croyances sociales ou religieuses, à se donner au métier de vigile. Françoise Tapsoba vit avec son mari. Avec ces deux enfants, la situation économique de la famille n’est pas du tout reluisante. Elle se voit obliger de travailler pour aider son mari.

« Au début mon mari ne voulais pas que je sorte de la maison car je revenais tard la nuit. Il a commencé à faire des crises de jalousie et par la suite il a compris et m’a soutenu, car mon salaire m’a permis d’être autonome financièrement », raconte-t-elle tout en précisant que le métier de vigile n’est n’est pas facile comme tous les autres métiers, il faut juste être courageuse.

Malgré tout, les femmes rencontrées se disent déterminées à continuer le travail car elles estiment qu’avec la crise économique, il faut une conciliation des efforts entre l’homme et la femme pour répondre aux charges sociales de plus en plus accrues. Jadis, confinées dans des travaux domestiques et à l’entretien du foyer, les femmes doivent aujourd’hui allier les exigences de la société et le devoir professionnel.

Emmanuel Fiakofi

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