Agro-alimentaire : « Nous produisons de l’attiéké à Bobo-Dioulasso depuis plus de 20 ans »

Des femmes de la ville de Bobo-Dioulasso ont fait de la production de l’attiéké leur fonction principale. Installées depuis plus de 20 ans au secteur 21 de ladite ville, ces femmes pour la plupart travaillent à temps plein ou à temps partiel. Selon elles, cette activité rentable connait depuis quelques années des difficultés qui ne cessent d’impacter leur vie et la qualité de leur service. Mousso News était sur leur site de travail le mardi 29 mars 2022.

« Nous sommes arrivés de la Côte d’Ivoire autour des années 98 et 99. A l’époque, au Burkina Faso, les gens ne connaissaient même pas de quoi était fait l’attiéké. Certains même pensaient que c’était de la farine de maïs mélangée avec de l’huile de palme », se souvient encore Fatoumata Sanou, l’aînée du groupe, le sourire aux lèvres. En effet, l’attiéké est un mets traditionnel ivoirien fait à base de manioc. Mais à travers son goût et ses vertus, cette recette a fini par gagner le quotidien alimentaire des Burkinabè, d’où l’implantation de multiples unités de transformation, comme celle du secteur 21 de Bobo-Dioulasso.

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L’ainée du groupe, Fatoumata Sanou « la matière première pour la fabrication de l’attiéké se fait rare, et cela devient inquiétant ».

 

Selon Mme Sanou, le travail de la production de l’attiéké est une chaine, et il faut y donner son temps et son attention. « La production de l’attiéké n’est pas facile. Elle demande beaucoup d’efforts. D’abord, le manioc est mis à la fermentation dans l’eau pendant des jours, ensuite on le sèche au soleil, puis on le broie. Après on l’essore, on le sèche, on le vanne, puis on le met à cuire avant d’avoir le produit final complètement attiéké », explique dame Sanou. A en croire l’ainée du groupe, autrefois, la production de l’attiéké générait beaucoup de revenus.

Mais de nos jours, beaucoup de difficultés handicapent le secteur. « Le coût de la vie est devenu cher. On trouve même plus le manioc. Nous nous voyons dans l’obligation de nous rendre jusqu’en Côte d’Ivoire afin d’avoir de la matière première. Au final quand on fait les calculs et qu’on extrait les dépenses affiliées comme le transport et les petits besoins, le revenu est insignifiant ; ce qui fait que la quantité du sachet démunie progressivement», a-t-elle déploré.

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De l’attiéké dont le prix varie entre 500 et 1000 F CFA, qui n’attend que des clients

Et de poursuivre que malgré tout, grâce à l’attiéké, elles arrivent à survivre tout en restant à leur petits soins et à ceux de leurs familles.  Pour Awa Traoré, une des travailleuses journalières, cette activité la permet de se faire quotidiennement de l’argent. « Je viens souvent travailler ici, et souvent je peux repartir avec 1 500 ou 2 000 F CFA certains soir ; cela est  fonction de la densité du travail », a notifié la jeune employée. Le produit final à en suivre madame Sanou est acheté soit par des particuliers ou par des grossistes. « Quand nous finissons la phase de production, il y a des ménages qui viennent directement en acheter ici, mais aussi des commerçants qui en prennent pour une revente. Les prix sont variables. Il y a des packs de 500 F CFA et des packs de 1000 F CFA, cela dépend de la préférence du client »,  fait-elle comprendre.

Elles espèrent que les frontières s’ouvriront très bientôt afin d’alléger leurs peines.

Léandre Sosthène SOMBIE

leandresosthene61@gmail.com

Moussonews

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