Azavièla Mélanie Prisca Dabiré : “Le slam est assez original ‘”

Azavièla Mélanie Prisca Dabiré 18 ans est une jeune slameuse en devenir. Le vendredi 20 septembre dernier à Bobo-Dioulasso, elle était l’une des artistes qui a émerveillé le public et les membres du gouvernement lors de sa prestation à la clôture du forum nationale des jeunes. Rencontre avec la lauréate de plusieurs concours : Eloquence Slam Eveil 2019, art oratoire catégories lycée d’Harmonies Citoyennes et élève en classe de Terminale.

 

Mousso News (M.N) : Pour ceux qui ne te connaissent pas, qui est Azavièla Mélanie Prisca Dabiré ?

Azavièla Mélanie Prisca Dabiré (A.M.P.D) : .Je suis slameuse mais et je fais un peu de la danse. Je suis une élève en  classe de Tle-D au collège Sainte Marie de Tounouma à Bobo-Dioulasso. Je suis une personne sociale, qui a toujours le sourire. J’aime le public.

M.N : En parlant du slam, des personnes n’ont pas une connaissance de la définition du slam, qu’elle définition peux-tu donner à ces personnes?

A.M.P.D : Personnellement, je décris le slam comme une voie qui permet de s’exprimer et de se libérer. A mon niveau, j’ai des choses qui me tiennent à cœur. J’aimerai bien en parler aux gens mais je manque de moyen et de public. Je prends le slam comme ce canal qui me permet de faire passer mon message.

Aussi, le slam, c’est transmettre un message d’une façon spéciale. En général, les gens chantent ou font des discours tout simplement. Le slam est une fusion des deux : la parole chantée et parlée. Il est assez original. Dans les formations en slam, on parle du slameur comme étant le griot des temps modernes. Cela veut dire que nous ne faisons pas uniquement que des éloges mais nous traitions des thèmes liés à la société dans le but d’apporter un changement positif.

M.N : comment est tu arrivée dans le milieu du slam ?

A.M.P.D : Je suis arrivée dans le milieu du slam par le hasard. Le slam ne faisait pas partit de mes rêves. J’ai commencé à écrire des textes en classe de 4ème, grâce mon professeur de français qui les notait. En ce moment, je le faisais uniquement dans l’optique d’avoir de bonnes notes. Cette année de quatrième, je participe à un concours de slam organisé à l’OCADES (Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité) à Bobo-Dioulasso, sur la paix. Les parents me demandent de participer en raison des nombreux textes que j’avais déjà écrits. J’ai donc écrit mon texte de slam sur la paix. Pour un début, c’était un coup de chance car j’ai remporté le concours. A la fin de cette année, j’ai abandonné le slam. Finalement, j’ai repris en classe de second et je continue à le faire jusqu’à maintenant.

M.N : Comment s’est passée ta prestation devant les membres du gouvernement, surtout le président du Faso, lors du forum national des jeunes 2019 à Bobo-Dioulasso?

A.M.P.D : Cette prestation n’a pas été chose facile pour moi. On m’a informé un mardi et la prestation était prévue pour un vendredi. Elle a été difficile car j’avais un temps réduit pour la préparation. En plus, nous avions commencé les cours pour l’année 2019-2020. La partie la plus difficile c’était lors de la prestation sur scène, face à toutes ces personnes et le président juste derrière moi. J’avais une tâche lourde. C’était comme un examen et je devais prouver devant le public et le Burkina Faso. Ceux qui ont suivi ma prestation, ont vu que j’avais le stress. Mais j’ai pu relever ce défi.

M.N : Etant une artiste, tu es souvent solliciter pour des prestations lors des cérémonies ou concert, comment arrives-tu à concilier ta vie artistique et tes cours, pendant l’année scolaire?

A.M.P.D : Quand j’ai une prestation, je dédie un après-midi entièrement au slam et à la préparation de mon texte. Je prépare le texte à fond. Je peux commencer de 15 heures à 23 heures, pour la rédaction et la mémorisation du texte. En ce moment, je mets mes études en suspens. Il faut honorer la prestation. Après la prestation, le lendemain, je fais tout pour rattraper le temps d’études que j’ai eu à esquiver pour la prestation quitte à ce que je me réveille vers deux heures ou trois heures du matin. Il le faut pour arriver à concilier les deux et continuer à faire le slam. C’est surtout une question d’organisation.

M.N : Pour avoir participé à plusieurs concours de slam, est ce que tu peux nous parler de ta participation à Eloquence Slam Eveil 2019?

A.M.P.D : Eloquence Slam éveil a eu lieu quand j’étais en première, en février 2019. J’ai participé à ce concours parce que j’avais envie de m’aventurer davantage sur le domaine du slam. J’ai réussi à évoluer dans la compétition, en passant les étapes éliminatoires jusqu’en final. Ce n’était pas évident que je puisse arriver à cette étape de la compétition car nous étions en composition lors des phases finales du concours. Et je devais préparer mon texte pour la finale. A un moment, la famille a senti que je voulais craquer. Le jour de la finale, dans la matinée, je n’arrivais pas à assimiler mon texte. J’avais envie d’abandonner car je ne me sentais pas du tout prêt. Mais je suis allé faire la phase finale de la compétition et j’ai remporté le trophée.

Dans le domaine du slam les choses me tombe dessus.

M.N : Quels sont tes différentes productions de texte de slam ?

A.M.P.D : Personnellement j’ai très peu de textes. Mes textes portent sur la paix, la diversité, les couleurs nationales et l’entreprenariat. Mon texte sur la diversité parle de la cohésion sociale. Je voulais dire aux gens qu’on soit de religions différentes ou d’ethnies différentes, on doit s’accepter. Nos différences doivent nous permettent d’être plus proches. Un texte sur les couleurs nationales que j’ai déclamé lors du forum national des jeunes 2019. Ce texte décrit notre drapeau mais en profondeur. J’exploite les éléments que nous trouvons dans notre pays pour montrer la valeur de nos couleurs nationales. J’ai également un texte sur l’entreprenariat, qui interpelle les jeunes à entreprendre et à ne pas forcement vouloir à intégrer la fonction publique. Ce sont mes principaux textes. J’en ai d’autres qui sont des petits textes et personnels.

M.N : Quels sont tes projets à l’avenir ?

A.M.P.D : Pour le moment, je n’envisage pas de faire une carrière dans le milieu du slam. J’aime bien le slam. Mais pour le moment, j’aimerai faire uniquement des prestations. Quand des personnes ont un évènement, on peut me contacter pour une prestation. J’aimerai me limiter qu’aux prestations.

 

Interview réalisée par Diro Benoit Wilfried TOE

(Stagiaire)

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