Burkina : Larmes au féminin

Les actes, qu’ils soient terroristes ou quel que soit le qualificatif, qui s’abattent sur le Burkina depuis 2016, blessent les femmes.

Dans leur intégrité. Car des femmes meurent pendant ces attaques. Cappuccino, Istanbul, Yirgou, Arbinda, Barsalogho, Pissila, l’Est, le Sahel, le Nord, le Centre-Nord. Ces noms sonnent autant comme des épitaphes pour les femmes qui ont succombé à la folie destructrice  de l’être humain.

Les femmes sont aussi moralement touchées. Un mari tué signifie que les enfants sont désormais sous sa charge. Une menace qui plane malgré la mort de l’époux signifie qu’il faut partir, qu’il faut se déplacer. Ce sont donc elles qui conduiront ces charrettes attelées à  des ânes, transportant le peu de biens qu’elles auront pu prendre dans la fuite, leurs enfants en bas âge au dos et les autres sur les talons, à la recherche d’un nouveau refuge. Et dans ce  gîte, où l’hospitalité n’est pas garantie, ou l’aide de l’Etat risque de ne pas être pérenne, il faudra encore se battre. Trouver à manger. Etre à la fois femme et homme pour contenter les yeux emplis de larmes et d’interrogations de sa progéniture.

Les femmes en zones  de terrorisme, c’est enfin la perte d’un ou des enfants. Aucune douleur au monde ne peut se comparer à celle d’une mère qui ne verra plus son rejeton. Lorsque la maladie l’emporte, lorsque l’heure d’une mort inéluctable sonne, cette morsure au cœur  est insoutenable. Mais comment mesurer cette peine qui a été imprimée dans l’âme par le glaive de l’injustice ? Difficile.

Hommage donc à toutes ces femmes qui souffrent en silence. Puisse la compétence des êtres humains enfin se manifester, afin qu’elles puissent essuyer ces larmes au féminin.

La Rédaction

Photo : Lefaso.net

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