[ L’Edito du mois de Mai ] | Cancer du col de l’utérus : le vaccin du salut

Depuis le 26 avril 2022 au Burkina Faso, les filles de 9 ans peuvent se faire vacciner contre les infections dues au virus du papillome humain (HPV), communément appelé le cancer du col de l’utérus. Cette initiative gouvernementale, à travers le ministère en charge de la santé, mérite d’être saluée à sa plus grande valeur. Et pour cause, dans le monde, toutes les deux minutes, une femme meurt des suites de ce cancer sur environ 530 000 nouveaux cas chaque année dont 90% dans les pays en voie de développement (OMS). Les chiffres ne sont pas moins inquiétants sous nos cieux avec plus de 1 000 cas enregistrés par an, dont 800 décès (deux femmes par jour).

Faut-il encore attendre pour y faire face ? Deux morts par jour ne sont-ils pas suffisants pour que les autorités « se réveillent » ? A notre avis, le combat sous toutes ses formes contre ce tueur froid doit être engagé et soutenu. Voilà que le gouvernement a « enfin » opté pour la vaccination afin de prévenir ce mal qui tue à petit feu.

Déjà, entre 2015 et 2017, le Burkina Faso avait réalisé une phase pilote « satisfaisante » dans les districts sanitaires de Baskuy (Ouagadougou) et de Solenzo, permettant ainsi de toucher 8 487 filles de 9 à 14 ans. Après cette étape, le pays des Hommes y est entré de plein pied en introduisant la vaccination (le Gardasil 4) dans le paquet du Programme élargi de vaccination, à raison de deux doses (6 mois d’intervalle).

Même si au regard du stock de vaccin disponible cette année (environ 420 000 doses), le Burkina Faso a d’abord ciblé les filles de 9 ans parce qu’encore majoritairement non actives dans la vie sexuelle, le pas qui a été franchi mérite d’être applaudi à tout rompre. Le véritable défi qui reste à relever est celui de la sensibilisation, à travers non seulement une large diffusion des informations sur la vaccination, mais aussi et surtout la lutte contre les fake news.

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En effet, ce défi requiert tous les efforts du gouvernement et de ses partenaires parce qu’au même titre que toute autre innovation, l’introduction d’une nouvelle vaccination suscite une réticence des populations, urbaines comme paysannes. L’exemple le plus palpable et récent est celui de la COVID qui, malgré les milliers de morts que la pandémie a faits, a rencontré un refus catégorique de certains Burkinabè à se faire vacciner, avec à la clé, des justifications plus inspirée, les unes que les autres.

Pour ce cas précis du cancer du col de l’utérus, les autorités sanitaires doivent clairement faire comprendre que comme tout autre vaccin, le Gardasil 4 peut entraîner des effets secondaires (mineurs) comme des maux de tête en fonction des organismes. Cela pourrait éviter que la désinformation ne prenne le dessus. Etant donné que la vaccination se fera dans les écoles et autres formations sanitaires, l’accent doit également être mis sur l’autorisation des parents pour que leurs filles puissent recevoir le vaccin, quand les équipes de vaccination passeront dans les écoles.

Le succès de cette vaccination est un impératif parce que la santé et l’avenir de la fille burkinabè en dépend. Si désormais toutes les filles qui auront 9 ans se font vacciner, le cancer du col de l’utérus sera un mauvais souvenir dans les prochaines décennies.

La rédaction

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