Flore Marina Gnoumou : une jeune étudiante entrepreneure qui emploie une soixantaine de personnes

Flore Marina se définit comme une personne audacieuse, qui ose entreprendre. Etudiante en Communication d’entreprise et marketing, elle s’est fixée pour objectif de donner la chance à ses frères et sœurs de se réaliser dans l’entrepreneuriat. D’où le nom de ses différentes entreprises – au nombre d’une dizaine- ‘’ORA’’. ORA signifie – Lumière- en langue hébreux. Moussonews est allée à sa rencontre.

 

MN – Présentez-vous à nos lecteurs.

Je suis Gnoumou Hinissan Flore Marina 21 ans, étudiante en 3e année de Communication d’Entreprise et Marketing.

Team FGO est une entreprise à plusieurs filiales à savoir Ora Agency, Ora Communication, Ora Nettoyage, Ora Service, Ora Event et Ora Crush. Comment arrivez vous à gérer toutes ces structures ?

Je travaille avec une équipe. J’ai un staff composé d’étudiants qui m’accompagne. Ils ont eu confiance en moi et ont décidé de m’accompagner dans ce projet et je leur dis merci pour cela.

Vous êtes étudiante, ces activités ne jouent-ils pas sur vos études ?

Oui, je l’avoue. Au tout début cela jouait sur mes études mais au fil du temps j’ai appris à m’organiser et savoir faire un emploi du temps qui convient aux études mais aussi à l’entrepreneuriat.

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Quelles sont vos difficultés ?

Au Burkina, disons même en Afrique, quand tu entreprends et que tu es une fille, c’est assez compliqué. Les gens peinent encore à accepter les filles peuvent aussi et doivent entreprendre. Et lorsque tu te lance, il arrive même que tu aies des difficultés d’avoir des partenaires. C’est connu, la plupart des chefs d’entreprise au Burkina sont des hommes. Beaucoup n’ont pas totalement confiance en ce qu’une fille puisse entreprendre. Quand tu lui présente tes différents services, il est plutôt concentré sur ton physique ou ta beauté au lieu d’être à l’écoute de tes compétences et capacités de prestation. C’est frustrant. Ils ne regardent pas ce que tu as dans la tête, mais plutôt ce que tu as entre tes jambes. A mon avis, c’est la plus grande difficulté chez certaines entrepreneures. Sinon, le reste, tous les entrepreneurs vivent les mêmes contraintes. Et face aux difficultés, tout entrepreneur doit se forger pour pouvoir les surmonter afin d’atteindre les objectifs.

 

Quelles sont vos perspectives ?

Je voudrais dans 5 ans que Ora soit une référence au Burkina. J’ai aussi une vision pour l’internationale. Je voudrais aussi déconstruire les idées reçues sur le mannequinat à travers Ora Agency (agence de mannequinat, de filles et garçons d’honneurs et d’hôtesse évènementiel). C’est dommage mais il faut reconnaitre que les gens ont une idée arrêtée sur cette activité. Je voudrais démontrer que ce domaine peut devenir le gagne-pain digne et honnête. J’ai pour ambition de former et d’encourager les filles à se lancer dans l’entrepreneuriat. Elles doivent comprendre qu’elles doivent se battre sans compter sur un homme et qu’il n’y a pas de sot métier.

Parlant de clichés et de ces idées reçues sur les mannequins. Comment arrivez vous à y faire face et à convaincre les filles qui sont dans votre agence.

J’ai voulu, moi-même être une mannequin.  J’ai été dans 3 agences mais leur proposition ne me convenait pas.

La première parlait de clip vidéo voir nu ou à moitié nu, la deuxième également parlait de photo shoot nu ou à moitié nu et la troisième agence où les conditions me convenait le direct de cette agence dont je vais taire le nom, m’a demandé de me donner à lui avant le travail.

Je dois préserver mon image et celle de ma famille. Déjà, c’est de là que l’idée m’est venue de créer Ora. Vu que je n’ai pas accepté ce qu’on me proposait dans ces agences, la plupart des filles qui sont avec moi le savent. Il y a d’autres qui viennent à cause de ça. Ils savent que j’ai voulu intégrer des agences où ils m’ont faites des propositions indécentes que je n’ai pas accepté. Voilà pourquoi j’ai décidé de créer une autre agence pour venir en aide aux filles et leur permettre de réaliser leur rêve sans passer par ce canal que je qualifie d’indigne. Je suis du genre très sociable et quand je suis avec elles, les filles je les appellent toutes mes bébés et les garçons je les appellent mes amours. Il y a un rapprochement qui est là et quand il y a un problème, on en discute.

Ils ont un groupe WhatsApp où à chaque fois je prends des nouvelles, je discute avec eux. Il y a une confiance qui est crée et cela facilite les choses.

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Avez-vous foi en l’entrepreneuriat féminin au Burkina ?

Oui, j’ai très foi même si c’est assez compliqué, ce n’est pas impossible. Si moi j’ai pu me lancer, je vois en fait qu’il faut seulement travailler. C’est un peu compliqué surtout pour avoir des partenaires, mais quand tu travailles vraiment à fond, ils viendront d’eux-mêmes.

Quel est votre modèle de réussite féminin en entrepreneuriat ?

Mon modèle féminin de réussite en entrepreneuriat est Emma Lohoues. Elle a commencé à entreprendre quand elle avait 21 ans, tout comme moi et actuellement.  Elle a environ 6 entreprises qui lui rapporte au moins 5 millions de FCFA par jour, et là,  c’est quand il n’y a pas la clientèle. Avec son staff et ses employés, elle est sociable. Elle a un peu ce même comportement que moi. Elle est sociable, elle aide autour d’elle. C’est plus ça qui m’a attiré vers elle. Après oui il y a des choses qui se disent sur elle mais moi je ne me fige pas sur ça. Je me fige plus sur son côté entrepreneurial pour dire que c’est mon modèle de réussite.

Quel conseil pour les femmes qui hésitent à se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Je dirai déjà que l’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde. Quand tu veux entreprendre, il faut d’abord être capable d’accepter de perdre, d’échouer et avoir la force de tout le temps reprendre. Ce n’est pas sûr que ça va toujours donner. Déjà si tu hésites, cela veut dire que quand tu vas te lancer à fond de peur d’échouer tu auras tendance à vouloir abandonner. Il faut être à mesure de pouvoir accepter le fait d’échouer, de perdre avant de te lancer dans l’entrepreneuriat. Il faut être vraiment audacieux avant de se lancer. Celles qui savent qu’elles ont vraiment cette audace, qu’ils ont la passion de la chose il ne faut pas qu’elles hésitent à se lancer.

Zizien Rachiratou Nathalie/Stagiaire

Mousso News

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