[ L’Edito du mois d’avril ] | Transition au Burkina : quelles lois en faveur des femmes ‘’PDI’’?

Le gouvernement de la Transition politique burkinabè est connu depuis déjà quelques semaines. Les 25 ministres, dont 6 femmes sont même déjà à pied à pied d’œuvre. Au même titre, l’Assemblée législative de la transition (ALT) de 71 membres est désormais opérationnelle. Dans une véritable course contre la montre, la machine législative devra se mettre en branle pour non seulement consentir l’impôt, mais aussi contrôler l’action gouvernementale et surtout voter la loi.

Ce dernier volet des missions de l’Assemblée doit surtout préoccuper ses 71 membres qui sont attendus au pied du mur tels des maçons, puisque la coloration cosmopolite de l’ALT présume qu’il s’agit d’une assemblée du peuple, tant, des mécaniciens, élèves et autres couches socioprofessionnelles côtoient des politiciens aguerris, membres d’Organisations de la société civile (OSC), intellectuels, militaires, douaniers, policiers … En clair, elle doit prendre en compte les aspirations les plus profondes des Burkinabè dans leur totalité.

Par ces temps d’insécurité qui courent, il n’est nullement besoin de rappeler que même dans un pays comme le nôtre où tout est prioritaire, l’urgence et l’ampleur de certaines situations en font des priorités absolues. De toute évidence, l’insécurité et les crises humanitaire (Personnes déplacées internes – PDI) et alimentaire doivent donc préoccuper au premier chef les « députés de la transition ». Parler d’insécurité, de PDI et de crise alimentaire, ramène inéluctablement à la situation des femmes et enfants déscolarisés, démunis, désorientés, déboussolés, affamés … bien plus préoccupés par leur survie que leur avenir.

C’est donc à se questionner sur la place qu’occuperont ces centaines de milliers de femmes et d’enfants dans les décisions, sinon les lois qui seront votées à l’ALT. Les membres de l’ALT et principalement les 14 femmes qui y siègent, penseront-ils suffisamment à leurs sœurs en détresse ? Quelle loi faut-il urgemment voter pour favoriser des activités génératrices de revenus pour ces femmes et restaurer leur dignité ?

Si déjà dans les parlements successifs des pouvoirs « normaux », le quota genre d’au moins 30% de femmes n’a pas été respecté, il serait illusoire de le demander à un pouvoir militaro-civil. Mais tout de même, il ne faut pas désespérer !

A tout le moins, on peut croire en la volonté de ces hommes et femmes qui ont été choisis pour représenter et défendre les intérêts des Burkinabè. Le chef de l’Etat a inscrit ces questions parmi ses priorités et, au lieu de voter des lois, le souhait le plus ardent de tout ce beau monde serait simplement de retourner dans leurs localités d’origine, se réinstaller et recommencer leurs activités d’antan. Malgré tout, ils auront besoin d’un soutien conséquent pour leur réinstallation et le redémarrage de leurs activités.

La rédaction

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