[L’Edito du mois] | Restaurer aussi la femme burkinabè !

Les femmes burkinabè célèbrent cette année, le 8-Mars, Journée internationale de promotion de leurs droits, dans un contexte bien singulier. En effet, en plus de celles qui ont dû abandonner leurs foyers, leurs milieux de vie, leurs villages, pour sauver leur vie du fait des attaques terroristes, la totalité des femmes du pays des Hommes intègres vivent de plein fouet, les effets collatéraux de l’avènement au pouvoir du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

Le contexte est si « ambigu » qu’à quelques jours du 8-Mars, seule la vente des pagnes estampillées avec le logo de la journée, rappelle aux uns et aux autres la fête. C’est donc dans cette incertitude généralisée du lendemain que le 8-Mars 2022 sera fêtée, les autorités n’ayant donné aucune directive quant à sa célébration au plan national.

Soit ! En convenant avec de nombreux Burkinabè que le 8-Mars devrait dépasser son caractère festif avec les « djandioba » et autres ripailles pour servir de tribune en vue de trouver des réponses appropriées aux aspirations profondes de cette masse silencieuse et laborieuse, la situation actuelle pourrait être l’occasion rêvée de redonner tout son sens à la célébration. Et pour cause, c’est avec l’avènement du Comité national de la révolution (CNR) du président Thomas Sankara que le Burkina Faso a célébré pour la première fois au plan national, la Journée internationale de la femme le 8 mars 1985, précédée de la Semaine nationale de la femme. C’est dire que comme le CNR, le MPSR qui s’est donné pour objectif la restauration de l’intégrité des Burkinabè doit impérativement procéder à la restauration de la femme burkinabè.

En clair, l’autre moitié du ciel mérite d’être restaurée dans ses droits de sorte à être récompensée à la hauteur de son immense contribution au développement socioéconomique du pays. En cela, la refondation de l’Etat doit lui accorder un statut autre que celui de « bétail électoral » parce que les hommes politiques ont jusque-là soigneusement œuvré à la maintenir dans l’ignorance et la pauvreté pour l’utiliser à des fins électorales. C’est le moment ou jamais, si tant est que la volonté y est, de redonner à la femme la place qu’elle mérite dans la construction du Burkina nouveau que prône le MPSR, en définissant des politiques publiques audacieuses de promotion de l’autonomisation économique et financière. Et pour cause, toute politique publique, aussi élaborée et visionnaire soit-elle, est vouée à l’échec si elle ne prend pas suffisamment en compte cette frange qui représente aujourd’hui plus de la moitié de la population.

C’est à ce prix que le MPSR du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, pourra rester dans l’histoire au même titre que Thomas Sankara, le Père de la révolution burkinabè, comme celui qui a aura donner à la femme, sa pleine capacité à contribuer au développement du pays.

La rédaction

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