Paix et cohésion sociale au Burkina : Des jeunes filles en avant de la lutte dans l’espace numérique

La paix et la cohésion sociale. Deux valeurs que prônent et promeuvent le Burkina Faso depuis quelques temps. Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Pourquoi tant de quête pour la paix et la cohésion sociale ? Les questions taraudent l’esprit de plus d’un. Face à une mutation sociale, voire géopolitique, les conflits d’intérêts sociales, politiques, etc… vont grandissants. Chacun réclamant une légitimité de tel ou tel statut. Au Burkina, l’un des facteurs ayant impacté indéniablement la quiétude des populations est le terrorisme. Tantôt lié à la politique, au social…, depuis 2018, la crise sécuritaire impacte la société burkinabè. Plusieurs organisations de l’Etat, d’OSC et même de jeunes filles ne restent plus silencieuses. Dans l’espace numérique, la voix des jeunes filles et femmes se font entendre.
Farida Tiemtoré est la présidente des Héroïnes du Faso. Une organisation constituée de jeunes filles qui milite pour la justice humaine et sociale. Elle-même enfant de troupe, et constatant autant d’orphelins et d’orpheline des forces de défense et de sécurité (FDS), elle organise chaque année une campagne de collecte pour venir en aide à ces enfants des soldats tombés au front. Pas que.
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Martine Yabré est elle aussi, la présidente de cadre de concertation des organisations de la société civile. Depuis 2021, elle organise chaque 6 mois des campagnes numériques de promotion de la paix. L’accent est mis sur les jeunes filles. Chaque jour, pendant 1 mois, elles diffusent un visuel avec un message clé. Pour chaque campagne, près de 500 jeunes filles y participent. Sur leur profil Facebook, Twitter ou encore sur le statut WhatsApp, le message va loin.
Quid des organisations de l’Etat ?
Au Burkina, la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) ne cesse de sensibiliser autant qu’elle peut l’utilisation saine et responsable des réseaux sociaux, mais mieux son volet de promotion de paix et de la cohésion sociale. Durant le mois d’octobre, plusieurs initiatives ont été prises pour sensibiliser ou encore faire parler les jeunes filles sur l’importance de la paix et la cohésion. Une campagne dénommée – « « Agir ensemble pour la paix en ligne » – a été lancé à Tenkodogo dans la région du Nakambé. Pourquoi une telle campagne ? Selon le responsable de la communication de la BCLCC, le numérique est aujourd’hui fait partie intégrante dans la vie des jeunes filles. Elles y produisent du contenu mais assez rarement sur la paix et la cohésion sociale. La BCLCC, soucieuse de leur protection a engagé cette campagne en donnant la parole aux ainées pour transmettre aux juniors. Une cérémonie de lancement a eu lieu à Tenkodogo le 18 octobre.
Pourquoi les jeunes filles et les femmes ?
Au Burkina Faso les jeunes filles et femmes sont peu présentes sur l’espace numérique. Mais elles sont parfois la cible de plusieurs dérives. Mieux elles sont sensibilisées sur les valeurs de la paix et de la cohésion sociale, mieux elles peuvent être les porte-voix ou des ambassadrices de leur promotion et valorisation. Les femmes, faut-il le reconnaitre sont porteuses de messages qui peuvent impacter de façon durable. En mettant l’accent sur les jeunes filles et femmes, les objectifs de promotion de la paix et de la cohésion sociale dans un contexte de fragilisation des couches sociopolitiques, peuvent être atteints.
Le Burkina Faso est dans une nouvelle dynamique d’implication de toutes les couches sociales dans le développement communautaire. Le moment et l’espace numérique sont favorables pour véhiculer des messages apaisant pour un monde épris de paix et d’amour.
Bassératou KINDO/
Cette publication WanaData a été soutenue par Code for Africa et la Digital Democracy Initiative dans le cadre du projet Digitalise Youth , financé par le Partenariat Européen pour la Démocratie (EPD).



