Transition : Anaïs Drabo révoltée contre les 10 députés accordés aux partis politiques

Les discussions des assises nationales sur la charte de la transition qui ont débuté ce 28 février 2022 aux alentours de 9h ne sont pas encore terminées. Plusieurs points comme la gratuité du mandat des députés de l’Assemblée législative transitoire, le quota des députés pour les différentes entités de la société font l’objet de désaccords entre les différents participants. www.minute.bf a tendu son micro à Anaïs Drabo, du Mouvement Sauvons le Burkina. Elle est participante à ces assises au nom de la société civile.

 « Je suis contente d’abord parce qu’on a eu un espace (assises nationales sur la charte de la transition, ndlr) pour dire ce qu’on pense, même si on a été déçus », a dit tout net, Anaïs Drabo, à l’entame de son propos.

Déçue, dit-elle, parce qu’ « il y a eu un comité qui a réfléchi à [leur] place et franchement ». « Je n’étais pas contente du tout. Un bas peuple sort crier et on ne tient pas compte de ce bas peuple, on va plutôt prendre des personnes nanties qui n’ont rien à voir avec ce bas peuple pour réfléchir à sa place. Je ne sais pas si c’est ce comité (commission de réflexion sur le projet de la charte de la transition, ndlr) qui est contre ce bas peuple ou si c’est le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui est contre ce bas peuple. Je ne suis pas contente pour ça », a-t-elle critiqué. Cependant, elle se réjouit d’avoir eu l’occasion de dire ce qu’elle pense lors des échanges.

En outre, en ce qui concerne la substance des échanges, Anaïs Drabo confie : « on a parlé franchement du quota genre. En plus nous avons discuté de l’article 23 de la charte, où ils font un dispatching des membres de l’Assemblée législative transitoire (ALT). On parle de 51 députés, le chef de l’État doit nommer 13 personnes et 13 personnes pour les régions.

Ce qui m’a sidérée, c’est que les Organisations de la société civile (OSC) se retrouvent avec 7 membres et les partis politiques avec 10 membres. On sait bien qu’avec l’ancienne majorité au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) il n’y a jamais eu d’opposition. L’opposition non affiliée (ONA) c’est encore le MPP et les autres partis c’est également le MPP. Donc le MPP que nous sommes sortis combattre pour la mal gouvernance se retrouve encore avec 10 membres à l’Assemblée transitoire ». Un pan des discussions qui offusque particulièrement Anaïs Drabo.

« Ces 10 membres dépassent le nombre des OSC, qui n’ont droit qu’à 7 membres. Donc, c’est comme si on se foutait de nous », a-t-elle fustigé avant de s’indigner du fait que l’on travaille actuellement à « ramener » un gouvernement qui a été « combattu » pendant longtemps pour [les] commander ».

Mais, en définitive, elle se résout à penser que c’est le MPSR le problème. « Moi, je n’en veux pas au comité puisque c’est le MPSR qui a mis en place ce comité sans nous avoir dit quelque chose. On nous a imposé des personnes pour réfléchir à notre place et là j’en veux au MPSR », a-t-elle laissé entendre. Pour terminer, elle prévient: « si ce MPSR est venu pour suivre les pas du MPP qu’on a combattu dans les rues, ils ne vont pas faire long feu parce qu’on va les combattre encore ».

Minute.bf

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