Une seule femme à la CENI : un recul de la représentativité féminine qui fâche

Mamata Matou Tiendrébogo, précédemment député à l’assemblée nationale a prêté serment, vendredi 30 juillet comme commissaire à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). L’ex-députée est l’unique femme présente dans cette instance électorale. Inquiétante selon des femmes.

Pour Cécile Yougbaré, juriste, activiste pour les droits des femmes et membre de l’association des femmes juristes, la nomination d’une seule femme est  encore une opportunité manquée pour des autorités de confirmer ce qu’elles affirment sur leur volonté d’assurer l’égalité de genre. Qu’à cela ne tienne à cette nomination, ce qui s’est passée par la suite avec l’élection du bureau ‘’masculinisée’’ est une déception selon la juriste.

«  Alors il n’est pas question de bataille pour juste positionner ” une femme”…non, mais de femmes compétentes. Et en matière de questions électorales, je connais les compétences de ma consœur juriste Mamata,  seule femme présente. Là aussi si vraiment il s’agit de chercher les personnes qu’il faut à la place qu’il faut, regardons un peu les CV et les aptitudes de cette dame et son implication depuis des années et on se demandera vraiment si souvent sortir les problèmes de compétence n’est pas une fuite en avant pour faire perdurer la sous-représentation du genre féminin » argue Cécile Youbgaré.

Une seule femme à la CENI est déplorable, ajoute Kadi Sanou, chargée du genre au Conseil National de la Jeunesse (CNJ). « Ce n’est pas des femmes compétentes et prêtes à occuper ce poste qui manquent » dit-elle. Pour la chargée du genre, ce constat révèle que la marche pour l’inclusion des jeunes et des femmes  dans toutes les sphères des affaires publiques est encore longue.

Les résultats des municipales seront catastrophiques pour les femmes

Yéli Monique Kam, l’unique candidate à l’élection présidentielle du 20 novembre 2020 se dit aussi inquiète. Une seule femme à la CENI pourrait impacter sur les résultats de l’élection municipale de 2022 pour les femmes. ‘’ Les hommes du Burkina n’ont plus honte de s’accaparer de tous les postes’’, fulmine-t-elle. Elle appelle l’ensemble des influenceuses, activistes et organisation féminines à dénoncer cette situation.

Bassératou K. 

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