Vente de fourrage : Semdé Maimouna, une « brave » femme dans un milieu d’hommes

La vente de fourrage, en générale est exercée par les hommes. Cependant, certaines femmes arrivent à faire l’exception, et à se donner une place dans le secteur.  Parmi elles, Maimouna Semdé qui a fait de la vente d’aliments pour volaille et pour bétail son principal gagne-pain au secteur 5 de la ville de Bobo-Dioulasso où elle réside. Une activité qui lui permet d’être autonome et indépendante. Le mercredi 30 mars 2022, Mousso News est partie à la découverte de cette dame.

Maimouna Semdé exerce une activité dite d’homme – la vente de fourrage- à Bobo-Dioulasso, au secteur 5.  La quarantaine d’âge, elle se place quotidiennement dans une dynamique de commercialisation de fourrage dans cette ville.  Dès 6h du matin, c’est toute une diversité d’aliments pour volaille et pour bétail que l’on peut trouver chez elle. « Je vends quotidiennement des feuilles d’arachide, des feuilles de haricot, de l’herbe, des feuilles de patate douce, de la poudre de néré, des vitamines pour animaux, du son pour les poussins et des mélanges de son et de poudre de poissons qui sont bien nutritifs pour les animaux », a-t-elle fait savoir. Avoir de la marchandise en ces périodes de saison sèche n’est pas cependant aisé.

Mais pour la satisfaction des clients, le jeu en vaut la chandelle. « En cette saison sèche notre marchandise se fait rare. Mais pour maintenir nos clients, on doit toujours trouver quelque chose pour eux afin qu’ils puissent nourrir leurs bêtes. Donc nous prenons le fourrage en ce moment avec les grossistes qui font le déplacement jusqu’aux villages voisins afin de ramener de la marchandise»,  a indiqué Maimouna Semdé.

Au quotidiennement, c’est à des prix diversifiés que les produits de Maimouna sont accessibles. « Le tas de feuilles d’arachide, de patate, et de haricot peut varier entre 50 à 100 F CFA.  Cela est fonction du prix auquel nous avons eu chez les grossistes », a-t-elle justifié. A l’en croire, la vente du fourrage est bien porteuse. « Sur un tricycle, je peux me faire un bénéfice après-vente de 3000 à 4000 FCFA, alors que le tricycle plein ne peut pas dépasser deux jours de vente », a indiqué la dame.

Certes le travail est rentable, mais, certaines difficultés demeurent et empêchent Maimouna Semdé d’être plus indépendante. « Les difficultés pour moi résident dans le manque de moyens financiers. En effet, je loue des tricycles pour acheminer ma marchandise. Si j’avais les moyens de m’offrir un moyen de transport, mes frais de transports et les difficultés d’approvisionnement seront un mauvais souvenir. Je n’aurai qu’à m’occuper des frais de carburant et d’entretien de mon engin, cela me sera d’une très grande utilité », explique, tristement, la brave vendeuse de fourrage.

Léandre Sosthène SOMBIE

leandresosthene61@gmail.com

Moussonews

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