Littérature : Camille Zoungrana écrit, dessine et publie pour sensibiliser
« Une vie pour une peau »: est le titre de la première œuvre de Camille Djélika Zoungrana. Composée de 34 pages en bande dessinée, elle sensibilise sur la dépigmentation volontaire de la peau. La dédicace a eu lieu le vendredi 15 août 2025 à Ouagadougou.
La bande dessinée « Une vie pour une peau » est née à la fois d’un constat et d’un fait réel. « L’histoire est réelle et le personnage principal existe. C’est l’histoire de la grande sœur d’une amie », explique l’autrice Camille Djélika Zoungrana.
Destinée en premier lieu aux plus jeunes, cette œuvre vise à éveiller très tôt les consciences. « Si les enfants prennent conscience dès le bas âge, la future génération est déjà garantie. Et la bande dessinée, ça parle plus », confie-t-elle.
Les défis d’un engagement
La rédaction de cette œuvre engagée sur la dépigmentation n’a pas été sans difficultés. « Ça a été un peu compliqué de surmonter les regards de certaines personnes de mon entourage qui font la dépigmentation. Mais grâce à la foi et à la confiance, j’ai pu réaliser ce projet dont je suis fière », déclare Camille.
Éditée par Éditions Plume Éveillée et Engagée (EPEE), la bande dessinée est disponible au prix de 3 000 FCFA.
Une marraine engagée
Fatoumata Youchaou Traoré, marraine de la cérémonie de dédicace, a connu Camille sur TikTok. Leur engagement commun a renforcé leurs liens. Elle a choisi de soutenir cette initiative pour encourager l’autrice et montrer que l’art peut être une arme pacifique contre certaines formes de violences. « La cause est noble. S’accepter comme on est. Tout est une question de confiance en soi et surtout se mettre en tête qu’une femme ne se résume pas à la beauté physique. La beauté intellectuelle est encore plus importante et aide à rehausser la beauté physique », estime-t-elle.
Un message salué par les autorités
Harouna Sawadogo, représentant du ministre en charge de l’Éducation de base, a également salué l’initiative. « Elle touche à un problème très sensible. Certaines femmes perdent leur foyer à cause de la dépigmentation. J’exhorte les filles et femmes à être fières de leur peau africaine. C’est salutaire de voir une jeunesse en quête d’une boussole. Avec cette bande dessinée, ça va sensibiliser frères et sœurs à promouvoir la beauté naturelle noire », a-t-il indiqué, tout en souhaitant bonne continuation à l’autrice.
Pour rappel, Camille Djélika Zoungrana est la promotrice de l’association Diamant.
Annick HIEN / MoussoNews
