Rachidatou Bilgo : Championne nationale de badminton au Burkina depuis 2021

Connaissez-vous le badminton ? Ce sport de raquette encore méconnu au Burkina Faso attire pourtant des passionnés déterminés. Parmi eux, Rachidatou Bilgo, 18 ans, élève en classe de Première D et championne nationale depuis 2021. Elle a à son actif 6 médailles à l’international et plus d’une dizaine au plan national.

Rachidatou Bilgo découvre le badminton en 2019, alors qu’elle est encore en classe de 6e. Après un passage à l’école arabe, elle poursuit aujourd’hui son parcours scolaire en série scientifique. Sa passion pour ce sport, elle la doit à son professeur d’EPS, le Docteur Aboubacar Ouédraogo, aujourd’hui président de la Fédération burkinabè de badminton. « C’est mon professeur d’EPS, le docteur Aboubacar Ouédraogo, qui m’a fait découvrir la discipline et qui est aujourd’hui le président de la Fédération Burkinabé de badminton », détaille-t-elle.
Le badminton, un sport rapide et exigeant
Discipline olympique depuis 1992, le badminton oppose deux joueurs en simple ou deux équipes en double. Armés d’une raquette légère, les adversaires s’affrontent sur un terrain rectangulaire séparé par un filet, avec pour objectif de faire tomber un volant en plume dans le camp adverse. Sport de vitesse, de stratégie et de précision, il séduit Rachidatou par sa technicité et son aspect ludique. « Ce qui a fait que j’ai choisi le badminton parmi beaucoup de disciplines pratiquées, c’est d’abord la diversité de ces disciplines, la technicité, la manière du jeu, comment le jeu est joué. Et en plus, dans le jeu, le jeu est divertissant », se justifie-t-elle.
Des débuts marqués par le succès
Le déclic survient en 2021, lors du championnat national où elle décroche son premier titre de championne. Depuis, elle enchaîne les victoires et les compétitions internationales : Bénin, Ghana, Russie… Au Bénin, lors du Championnat d’Afrique 2023, elle vit une expérience inoubliable. « Puisque dans cette compétition, il y avait de nombreux pays, et puis le niveau aussi c’était un peu élevé par rapport à nous. Malgré tout, on a pu rapporter une médaille d’argent au Burkina Faso », se souvient-elle.
Parmi ses plus beaux souvenirs figurent aussi la Coupe de l’amitié Sino-Burkinabè, organisée chaque année par la Fédération burkinabè de badminton. Rachidatou l’a déjà remportée à trois reprises. « C’est un moment inoubliable pour moi, car à chaque victoire, en plus de la médaille, une moto est offerte », raconte-t-elle avec un large sourire.
Lire aussi: Awards du Sport et des Loisirs 2025 : Gloria Guissou sacrée Personnalité Sportive de l’Année – Mousso News
Une discipline rigoureuse au club de Somgandé
Les entraînements de Rachidatou se déroulent au club de Somgandé. Chaque séance commence officiellement à 15h, mais les athlètes doivent arriver plus tôt. « Avant l’arrivée du coach, chacun fait ses échauffements et ses étirements. Ensuite, nous travaillons les techniques, les déplacements sur le terrain et nous terminons par des matchs », explique-t-elle.Cette régularité demande une organisation sans faille, notamment pour concilier sport et études. « Chaque entraînement dure deux heures. Après, je rentre et je me consacre à mes cours. Le badminton ne m’empêche pas de travailler à l’école », assure-t-elle.

Défis et obstacles pour les filles
Malgré sa passion et ses réussites, Rachidatou reconnaît que les jeunes filles rencontrent encore des obstacles dans la pratique sportive. « Beaucoup n’ont pas assez de temps pour s’entraîner à cause des travaux ménagers. En plus, la société considère encore trop souvent que le sport est réservé aux garçons, ce qui décourage certaines », regrette-t-elle. Mais elle reste convaincue que le sport est fait pour tout le monde.

Des soutiens précieux et des rêves grands
Dans ce parcours exigeant, elle peut compter sur le soutien indéfectible de ses proches et de ses encadreurs. « Ma famille m’encourage énormément. Mes coachs aussi me motivent et me soutiennent chaque jour », dit-elle avec gratitude.
Ambitieuse, la championne nationale nourrit de grands rêves notamment celui de représenter le Burkina Faso au plus haut niveau, participer au Championnat d’Afrique et un jour, réaliser son rêve olympique.
En dehors du badminton, Rachidatou s’intéresse à l’agriculture et à l’élevage, des secteurs qu’elle considère comme essentiels au développement du Burkina Faso. Pour elle, ce sont des domaines qui contribuent au développement du Burkina et qu’elle souhaite vivement y prendre part.
À ses cadettes, elle adresse un message : « Croyez en vos rêves et soyez déterminées. Le sport est un chemin d’épanouissement. J’invite toutes les filles à essayer le badminton, c’est un sport qui procure énormément de plaisir », a-t-elle conseillé.
Annick HIEN / MoussoNews