SAMAO 2025 : 10 sites miniers industriels, 13 semi-mécanisés et plus de 800 artisanaux au Burkina

Avec 10 sites miniers industriels, 13 semi-mécanisés et plus de 800 sites artisanaux, le Burkina Faso a accueilli la 7ᵉ édition de la Semaine des Activités Minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO). Plus de 2 000 participants venus de 9 pays ont pris part à ce rendez-vous, placé sous le thème « Défis de la réhabilitation et de la fermeture des mines en Afrique : Quelle nouvelle vie pour les communautés locales ».
La Semaine des Activités Minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO), initiée en 2016, constitue un cadre de réflexion sur les problématiques liées au secteur minier. Selon Abdoulaye Sanou, président national du comité d’organisation, panels, conférences , des rencontres Be to Be et excursions sur des sites miniers figurent au programme.
Pour le PCO, la SAMAO est un évènement d’envergure internationale qui réunit aussi bien des structures étatiques que des sociétés minières, des sous-traitants et des organisations socioprofessionnelles. Pour cette 7e édition, plus de 2000 participants et délégations venues de 9 pays prennent part.

Une production aurifère record
Représentant le chef du gouvernement, Célestin Simporé, ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens Combattants, a salué le rôle du secteur minier dans l’économie nationale. Il a rappelé que la production d’or a atteint un record de 68,6 tonnes en 2024, générant plus de 548 milliards de F CFA de recettes directes pour l’État.

Conférence inaugurale : Burkina Faso et Mali face aux mêmes défis
La conférence inaugurale a donné la parole au Burkina Faso, représenté par le ministre en charge des Mines Yacouba Zabré Gouba, et au Mali, représenté par le ministre Amadou Keita. Les échanges ont porté sur le thème de la réhabilitation et de la fermeture des mines.
Les défis propres au Burkina Faso
Si le secteur minier burkinabè contribue au développement du pays depuis 2009, des défis majeurs demeurent. Sur le plan technique, il s’agit d’appliquer le nouveau code minier de 2024 qui fixe des référentiels clairs pour la fermeture des sites industriels et facilite le travail de terrain.
Les défis se complexifient avec les sites artisanaux. « Nous travaillons à faire en sorte qu’il soit formalisé et encadrer. Nous avons des exemples qui montrent que l’orpaillage a atteint le sous terrain. C’est souvent dans des zones où l’administration n’est pas parfois présentes… Plus de 800 sites artisanaux sont comptés à ce jour », a indiqué le ministre des Mines.
Pour le Mali, l’enjeu principal est l’instauration d’un cadre juridique solide. « L’une des conditions est dans la mise en œuvre d’un encadrement juridique pour un bon suivi des activités minières. Aussi, il faut un projet de développement pour que le développement se poursuive même après la fermeture d’un site minier », a souligné le ministre en charge des Mines Amadou Keita.
Le Mali, à l’instar du Burkina Faso, ne dispose pas encore d’une expérience aboutie en matière de fermeture et réhabilitation. Le pays mise désormais sur une surveillance permanente et un encadrement rigoureux de l’orpaillage. Une brigade spéciale des Mines, intégrant gendarmes, policiers et forestiers, a été mise en place pour réprimer les infractions sur les sites.
Pour sa part, le ministre burkinabè en charge de l’Environnement, Roger Baro, a rappelé la nécessité d’une approche concertée. « Le ministère de l’Environnement reste disponible pour qu’au-delà des richesses créées, que l’air que nous respirons soit préserver pour tout le monde », a-t-il soutenu.

Il a également dénoncé les lenteurs dans la planification et la mise à disposition des plans de réhabilitation. « Il faut souvent poursuivre les sociétés pour qu’elles déposent leurs plans », a-t-il révélé.
Parmi les autres enjeux, le ministre Roger Barro a cité la sécurisation des fonds de réhabilitation désormais disponibles, la lutte contre les risques environnementaux et la déforestation, l’amélioration des techniques d’exploitation et le renforcement des capacités des acteurs. « En matière de réhabilitation et fermetures des mines, il faut éviter de coller à l’international pour que tout donne. Posons nous-même nos règles et il faut éviter la référence qui est une question de souveraineté », a-t-il martelé.
Annick HIEN/MoussoNews