Sarah Mullally, première femme nommée à la tête de l’Église d’Angleterre, l’Ouganda dit Non

La nomination de l’ancienne sage-femme, Sarah Mullally, comme première femme archevêque de Cantorbéry a suscité de vives réactions au sein de la Communion anglicane. L’Église d’Ouganda a qualifié cette décision de “triste nouvelle”, dénonçant la position du nouveau primat sur le mariage homosexuel.
L’annonce de la nomination de Sarah Mullally a été faite vendredi le 3 octobre 2025, faisant d’elle la première femme à diriger l’Église d’Angleterre, institution mère de la Communion anglicane mondiale, qui compte environ 85 millions de fidèles. Âgée de 63 ans, ancienne sage-femme et évêque de Londres, Sarah Mullally est reconnue pour son engagement en faveur de l’égalité hommes-femmes et pour ses positions jugées progressistes sur les questions sociales.

En 2023, elle avait soutenu la décision de l’Église d’Angleterre d’autoriser la bénédiction des couples de même sexe, une mesure saluée dans certains milieux religieux britanniques, mais fortement critiquée par les branches plus conservatrices de la Communion, notamment en Afrique.
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Dans une lettre datée du 3 octobre et consultée par l’Agence France-Presse, l’archevêque de l’Église d’Ouganda, Stephen Samuel Kaziimba Mugalu, a exprimé sa désapprobation. Selon lui, les positions de Sarah Mullally « révèlent son éloignement des valeurs historiques anglicanes qui reposent sur l’autorité des Écritures pour la foi et la vie ».
L’archevêque estime que cette nomination « approfondira encore la déchirure dans le tissu de la Communion anglicane », ajoutant qu’elle marque « une décision grave prise au plus haut niveau de l’Église d’Angleterre pour se séparer de la majorité de la Communion mondiale ».
Les divergences entre les Églises anglicanes d’Afrique et celles d’Occident ne datent pas d’hier. Elles portent notamment sur la reconnaissance des femmes prêtres et sur la question du mariage homosexuel. En 2023, plusieurs Églises africaines, dont celle d’Ouganda, ont rejoint la Conférence pour l’Avenir Anglicane Globale (GAFCON), un mouvement réunissant les communautés conservatrices. Ces dernières ont affirmé ne plus reconnaître l’archevêque de Cantorbéry comme autorité spirituelle mondiale, le considérant uniquement comme « primat de toute l’Angleterre ».
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Le prédécesseur de Sarah Mullally, Justin Welby, avait démissionné plus tôt cette année, à la suite d’un scandale d’abus ayant fragilisé la hiérarchie ecclésiale.
Dans un communiqué publié vendredi, GAFCON a également dénoncé cette nomination, estimant qu’elle « abandonne les anglicans fidèles aux Écritures » et qu’elle « accentuera les divisions dans une Communion déjà fracturée ». « Bien que certains accueillent favorablement la décision de nommer l’évêque Mullally, la majorité de la Communion anglicane estime encore que la Bible exige un épiscopat exclusivement masculin », conclut l’organisation.
Source: TRK Africa
Diane SAWADOGO/ MoussoNews