« La priorité d’une hôtesse de l’air est de sauver les passagers », Sarifatou Kouanda

Hôtesse de l’air depuis 10 ans, Sarifatou Kouanda n’a jamais cherché le ciel : c’est le ciel qui l’a trouvée. Arrivée dans l’aviation presque par hasard, elle y a découvert sa vocation, au point d’en faire un métier, une passion, et aujourd’hui une œuvre littéraire.

Si beaucoup rêvent depuis l’enfance de devenir hôtesse de l’air, Sarifatou Kouanda, elle, n’y pensait pas. « Je ne pensais pas que j’allais être hôtesse de l’air. À la base, je voulais faire du journalisme et de la communication. Je faisais même des stages pour ça », se rappelle t-elle.
Fraîchement diplômée en Comptabilité et en quête d’un stage introuvable, l’occasion se présente : découvrir le monde de l’aviation.
Elle tente sa chance… et tombe amoureuse. « Au fur et à mesure, je suis tombée très amoureuse du métier. J’ai décidé de rester, de me perfectionner et de m’améliorer dans ce domaine », affirme-t-elle toute fière.
10 ans plus tard, elle a volé en aviation privée comme commerciale, géré des situations extrêmes, accompagné des milliers de passagers et acquis une maturité professionnelle impressionnante.
Les qualités indispensables du PNC
Très souvent, le public ne retient que l’uniforme impeccable, le rouge à lèvres soigné et le sourire rassurant. Mais pour Sarifatou, être hôtesse de l’air, c’est avant tout une formation stricte, des compétences solides et une discipline constante.
Elle détaille : Avoir au moins le niveau Bac, savoir nager obligatoirement. « Une hôtesse de l’air qui ne sait pas nager, c’est comme si tu n’es rien. La priorité, c’est de sauver les passagers », prévient-t -elle.
Outre, d’après l’hôtesse, il faut maîtriser l’anglais, langue universelle de l’aviation, obtenir le CCA (Cabin Crew Attestation) : une formation de 3 mois indispensable, passer une visite médicale aéronautique pour être déclarée « fit to fly ».
« Beaucoup se focalisent sur la beauté, mais ce n’est pas suffisant. Le métier exige rigueur, courage et sens du service », indique t-elle d’un air sérieux.

Défis du ciel : entre comportements variés et gestion de crise
La vie à bord n’a rien d’un long fleuve tranquille. « Dans l’avion, c’est comme une entreprise avec des comportements différents. On est confronté à tout : critiques, humeurs, injustices… », affirme-t-elle.
Être PNC, explique-t-elle, c’est savoir « encaisser et décaisser », tout en restant professionnelle.
Et parmi les événements marquants de sa carrière, Sarifatou préfère renvoyer au livre. « J’ai tout détaillé dans mon ouvrage. Une mauvaise expérience au début, qui s’est finalement transformée en opportunité. C’était un mal pour un bien, et je rends grâce à Dieu », indique-t-elle.
« 10 ans d’altitude » : un livre-mémoire né dans les airs
Son livre n’est pas né d’un projet littéraire planifié, mais d’un besoin instinctif de raconter. « J’ai commencé à écrire le premier jour où j’ai mis pied dans un avion. Au début, ce n’était pas pour en faire un livre, mais pour résumer mes expériences, mes aventures, mes retours de vol », détaille-t-elle.
10 ans plus tard, ces carnets deviennent une œuvre. « C’est mon mémoire. Un livre qui retrace toute une décennie », dit-elle contente et fière.
Que veut-elle transmettre à travers ce livre?: « Rien n’est facile. Rien n’est difficile aussi. Vouloir, c’est pouvoir. Approchez-vous des bonnes personnes, mettez toutes les batteries en marche, suivez votre instinct. Allez à la rencontre de vos rêves », lance-t-elle.

Miss Aviation Beauté Space : l’autre ciel qu’elle a choisi de conquérir
Avant d’être autrice, Sarifatou est aussi entrepreneure.
Elle est la fondatrice de Miss Aviation Beauté Space, un institut de beauté qu’elle ouvre en novembre 2023.
Le nom n’est pas choisi au hasard : elle est Miss Aviation Burkina, une nomination obtenue grâce aux appréciations positives de sa compagnie et de ses encadreurs durant sa formation. « Ce n’était pas un concours. C’était une nomination basée sur le mérite. J’ai été couronnée Miss Aviation Burkina », informe -t-elle.
Passionnée de beauté maquillage, coiffure, ongles, esthétique, elle décide de créer son propre espace plutôt que de dépenser ailleurs.
Dans son salon, on retrouve : coiffure, soins esthétiques, manucure & pédicure, soins enfants (sauf le massage, qu’elle ne propose pas). « J’aime être belle de la tête aux pieds pour mes vols. Alors j’ai préféré créer mon propre institut et miser sur moi-même », a-t-elle expliqué.
En 2 ans à peine, Miss Aviation Beauté Space s’impose déjà comme un espace reconnu et apprécié.

croire, oser, persévérer, Sarifatou exhorte la jeunesse burkinabè à ne jamais cesser de se battre jusqu’au bout. « Allez à la rencontre de vos rêves. Ne vous laissez pas influencer par le social », a-t-elle conseillé.
Annick HIEN/MoussoNews



