Guinée: Soupçonnant sa mère d’adultère, il l’insulte, la menace et va à la barre

Mohamed Camara, chauffeur de 35 ans, est poursuivi pour injures publiques et menaces de mort au préjudice de sa propre mère, Mabinty Soumah. Le procureur a requis à son encontre 3 mois de prison ferme ainsi qu’une amende de 500 000 GNF lors de l’audience le lundi 24 novembre 2025.
À la barre, Mohamed Camara n’a pas tenté de nier les faits. Il a reconnu avoir insulté et menacé sa mère, expliquant son comportement par des soupçons d’adultère qu’il dit nourrir envers elle. Selon ses déclarations, il accuserait sa mère d’entretenir une relation avec l’un de ses « grands ».
« Je n’ai pas aimé cette relation. Je leur ai demandé d’arrêter, ils n’ont pas voulu », a déclaré le prévenu, ajoutant qu’il aurait surpris plusieurs fois les deux adultes ensemble. La présidente du tribunal s’est montrée choquée du ton adopté contre celle qui lui a donné la vie : « Même si vos accusations étaient fondées, est-ce à vous de surveiller votre mère ? », a-t-elle lancé.
Mohamed Camara, qui admet consommer régulièrement de l’alcool, a finalement demandé pardon et exprimé des regrets.
Une mère épuisée, entre charges familiales et menaces quotidiennes
Appelée à témoigner, Mabinty Soumah a livré un récit. Cette mère de famille, épouse dans un foyer polygame, raconte assumer depuis des années toutes les dépenses de la maison, scolarité des enfants, charges du ménage, santé de son mari malade, sans aucune aide de Mohamed.
« Même 1 000 francs il ne donne pas », confie-t-elle. Elle dit avoir tout essayé pour responsabiliser son fils, allant jusqu’à lui offrir une moto pour qu’il gagne sa vie. Une tentative vite avortée.
Elle affirme que lorsque son fils boit, il devient violent ,insultes, menaces de mort, promesses de la poignarder ou de lui faire perdre sa maison. « Il fatigue tout le monde. Les locataires ne sont pas tranquilles », déplore-t-elle.
Confronté aux déclarations de sa mère, Mohamed Camara a confirmé la véracité de ses propos. « Tout est vrai. Je lui demande pardon. Je ne veux plus la surveiller», a-t-il reconnu.
Le parquet appelle à une sanction ferme
Le ministère public a estimé que les éléments réunis suffisent à retenir le prévenu dans les liens de la culpabilité. Il a insisté sur la gravité des menaces dirigées contre une mère et la nécessité de protéger la victime.
À l’issue des débats, le tribunal a mis l’affaire en délibéré et rendra sa décision le 22 décembre 2025.
Source: Guinnematin.com
Résumé de Annick HIEN/MoussoNews



