Soutenance: Ciapry Lionnelle décroche le doctorat en médecine
Cyapri Lionnelle Cephora Coulibaly/Drabo a obtenu son Doctorat en Médecine avec la mention très honorable.

La jeune médecin Ciapry Lionnelle Cepgora Coulibaly/Drabo a soutenu, le mercredi 3 décembre 2025 à Ouagadougou, sa thèse de doctorat en médecine. Elle a obtenu la mention Très honorable, à l’issue d’un travail consacré au « choix du professionnel de santé par la femme enceinte pour le suivi de sa grossesse ».

Face au jury, la nouvelle docteure a expliqué la motivation de son sujet en soulignant l’importance du lien humain dans les soins. « La relation médecin-patient est un facteur très important. Un bon accueil peut accorder 50 % de guérison à un malade. Le contraire, malheureusement, peut entacher la réputation du professionnel », a-t-elle indiqué.
Son étude, menée de juin à novembre 2025 à Ouagadougou, visait à évaluer la satisfaction des femmes enceintes et à analyser les facteurs influençant leur choix du professionnel de santé.
Méthodologie et principaux résultats
Ciapry a enquêté auprès de 386 femmes enceintes, âgées en moyenne de 28 ans et présentant un niveau scolaire allant du premier au second cycle. Le recueil des données n’a pas été sans défis : difficultés d’obtention d’autorisations, perception du questionnaire comme trop personnel par certaines patientes, ou encore réticences liées à l’environnement sanitaire.
De son étude, il est ressorti que les sages-femmes représentent le principal recours pour le suivi de grossesse. Le choix du prestataire est souvent motivé par la proximité géographique, la gratuité des soins. Certaines femmes préfèrent être suivies par un gynécologue lorsque celui-ci a su établir une relation de confiance durable.

Des recommandations pour améliorer la prise en charge
À l’issue de son travail, la nouvelle docteure adresse plusieurs recommandations. Au ministère de la Santé, elle recommande de
maintenir et renforcer la gratuité des soins pour les femmes enceintes, mieux équiper les formations sanitaires, d’intensifier les formations continues sur l’accueil, l’écoute et la qualité des soins.
Au ministère de l’Enseignement de base, elle suggère de poursuivre les efforts d’alphabétisation et de scolarisation, de développer des supports éducatifs en langues nationales.
Aux responsables des CHU, CMU et CSPS, elle plaide pour que soit améliorer l’assainissement du cadre sanitaire, garantir la disponibilité des ressources nécessaires à la prise en charge.
Aux gynécologues, obstétriciens et sages-femmes, elle les exhorte à offrir une prise en charge holistique, à encourager les CPN précoces et régulières.
Les communautés et leaders locaux n’ont pas été laissés en marge. Elle les exhorte à soutenir les campagnes de sensibilisation sur la santé maternelle et infantile, à impliquer davantage les hommes dans le suivi de grossesse, à lutter contre les pratiques néfastes, notamment le mariage forcé et le refus de soins.

L’appréciation du jury
Le maître de soutenance M. Kiemtoré, a salué un sujet captivant et original , qui met en lumière la liberté des femmes à choisir les professionnels en charge de leur grossesse.

Quant au président du jury, Pr Ali Ouédraogo, gynécologue obstétricien au CHU de Tengandogo et enseignant à l’Université Joseph Ki-Zerbo, il a souligné la pertinence d’un thème nouveau, permettant de comprendre comment les patientes sélectionnent leur praticien.

« …Je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur dans l’exercice de la médecine….je n’exigerai jamais un salaire au dessus de mon travail… », ainsi a promis Ciapry Lionnelle Cephora Coulibaly/Drabo, désormais Docteure en Médecine.
Annick HIEN / MoussoNews



