TGI de Bobo-Dioulasso : Un marabout poursuivi pour viol aggravé sur mineure

Karim (nom d’emprunt), un élève coranique et marabout, a comparu devant la chambre criminelle du TGI de Bobo-Dioulasso le 26 novembre 2025. Il était poursuivi pour viol aggravé sur Germaine (nom d’emprunt) la nièce de sa femme, une mineure de 16 ans   qui fréquentait régulièrement son domicile.

Selon les faits, Germaine passait souvent ses week-ends chez Karim et son épouse. Orpheline des deux parents, elle lui avait confié souffrir de « problèmes spirituels » : asthme, présence supposée de mauvais esprits, notamment ceux liés à son défunt père. Karim, père de deux enfants, se présentant comme marabout et élève coranique, lui aurait alors proposé un “traitement”. Il lui aurait expliqué que la préparation nécessitait soit du sperme d’homme, soit des sécrétions vaginales d’une femme après un rapport sexuel.

Le soir du 17 août, alors que Germaine était encore en visite dans la famille de Karim, sa femme  s’est retirée pour dormir, laissant les deux seuls dans la cour. Vers 21 heures, Karim aurait demandé à la jeune fille d’aller chercher une natte pour s’allonger devant la terrasse. C’est à ce moment-là qu’il aurait eu un rapport sexuel avec elle.

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Germaine affirme qu’au cours de cette nuit, Karim lui aurait versé dans la paume un liquide inconnu qui l’aurait fait perdre connaissance. À son réveil, elle dit avoir constaté des saignements et avoir accusé directement Karim de l’avoir violée. Elle déclare avoir passé la nuit à pleurer, avant de se rendre à l’hôpital le lendemain. Elle aurait saigné pendant une semaine.

Karim, à la barre, nie le viol, mais reconnaît avoir eu un rapport sexuel avec la jeune fille. Selon lui, Germaine “était consentante”.  » C’est elle qui est venu vers moi. Et nous nous sommes convenus afin de pouvoir trouver du sperme pour son traitement. Je ne l’ai pas forcé », a-t-il déclaré pour sa défense.

Le ministère public, estimant les faits caractérisés, a requis que l’accusé soit maintenu dans les liens de la prévention et déclaré coupable de viol aggravé, en se fondant sur les articles 533-10 et 533-11 du Code pénal. Le parquet a demandé une peine de 11 ans d’emprisonnement ferme et 1 000 000 F CFA d’amende ferme.

Dans son délibéré rendu le 27 novembre 2025, le tribunal a finalement requalifié les faits en attentat à pudeur et a déclaré Karim coupable. Il l’a condamné à 5 ans de prison, dont 3 ans ferme.

Michaëlle SAM (Stagiaire)/ MoussoNews

Source : Justice Infos Burkina

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