Un stock de contraceptifs d’une valeur de 10 millions de dollars soit 6 milliards de FCFA financé par les États-Unis et entreposé en Belgique, pourrait prochainement être incinéré en France. Une décision dénoncée par plusieurs ONG, alertent un impact catastrophique pour l’accès à la santé reproductive de millions de femmes, en particulier en Afrique.
Plus de 1,4 million de femmes et de jeunes filles africaines pourraient perdre l’accès à leurs contraceptifs si Washington maintient ce projet selon l’International Planned Parenthood Federation (IPPF).
Initialement destinés à des pays à faible revenu via l’Agence américaine pour le développement international (USAID), ces produits dont une large partie est utilisable jusqu’en 2029 étaient prévus pour des pays comme la RDC, le Mali, le Kenya, la Tanzanie et la Zambie.
Une décision contestée
Environ 77 % de ce stock, composé notamment de contraceptifs injectables et d’implants, était réservé au continent africain. La Tanzanie, par exemple, devait en recevoir plus d’un million de doses injectables et 365 000 implants, soit plus de 40 % de la cargaison totale.« L’impact des coupes budgétaires de l’USAID est déjà visible. Nous faisons face à une pénurie, particulièrement pour les implants », alerte le Dr Bakari, coordinateur de l’association UMATI en Tanzanie.
Au Kenya, les conséquences se font aussi sentir. À cet effet, les établissements de santé ne disposent plus que de cinq mois de réserves contre les quinze mois requis, selon Nelly Munyasia, directrice exécutive d’un réseau de santé reproductive membre de l’IPPF.
Le retrait du financement américain a creusé un déficit de 46 % dans le programme national de planification familiale du pays.Une crise mondiale d’approvisionnement. Les États-Unis étaient jusqu’ici le premier donateur bilatéral en matière de planning familial, représentant 40 % du financement mondial.
L’arrêt brutal des livraisons creuse un déficit estimé entre 167 et 210 millions de dollars dans 32 pays, selon la Reproductive Health Supplies Coalition (RHSC). Cette dernière prévient que la destruction de la cargaison pourrait provoquer 362 000 grossesses non désirées, 161 000 naissances non planifiées, 110 000 avortements à risque. Le projet d’incinération sur le sol français soulève également des réactions politiques.
L’eurodéputée écologiste Mélissa Camara a appelé le président Emmanuel Macron à s’opposer à « l’agenda anti-choix » de l’administration Trump. Le ministère français de la Santé rappelle toutefois qu’aucune base juridique ne permet de réquisitionner ces produits, qui ne sont pas classés comme « médicaments d’intérêt thérapeutique majeur ». Quant à l’IPPF, il affirme avoir proposé d’acheter les stocks au gouvernement américain, mais l’offre a été refusée.
Source : Euro News
Résumé de Annick HIEN/MoussoNews