Aïcha (nom d’emprunt), commerçante mariée et mère de 3 enfants, a été reconnue coupable d’avoir soutiré 2 870 000 francs CFA à Malik (nom d’emprunt), un agent de police. Elle a été jugée le 22 juillet 2025 par le Tribunal de Grande Instance de Banfora.
Deux ans de prison, dont un an ferme, une amende de 1,5 million de FCFA et l’obligation de rembourser la totalité de la somme extorquée. C’est le verdict de Aïcha (nom d’emprunt) pour avoir escroqué un policier à hauteur de près de 3 millions de FCFA.
Une romance qui vire au piège
L’affaire débute en mars 2025, lorsqu’Aïcha croise le chemin de Malik. Très vite, une relation amoureuse s’installe. Quelques jours à peine après le début de leur idylle, la jeune femme annonce à son compagnon qu’elle est enceinte.
C’est le point de départ d’un engrenage. Aïcha, se disant souffrante d’hypertension, explique que la grossesse pourrait être risquée. Malik, déjà marié, redoute le scandale si cette histoire venait aux oreilles de son épouse. C’est alors que la commerçante suggère un avortement. Elle lui assure qu’elle connaît quelqu’un à Bobo pour “arranger” la situation.
Malik lui remet 200 000 FCFA. Mais à son retour, Aïcha prétend avoir eu des complications et réclame 600 000 FCFA supplémentaires pour des soins, parlant même de “laver son ventre”.
La peur comme arme
Le stratagème ne s’arrête pas là. Aïcha invente un nouveau scénario : son dossier médical oublié à Bobo aurait été découvert par sa sœur, laquelle la menacerait de dénonciation pour avortement illégal. Craignant des poursuites, Malik se laisse convaincre de donner encore de l’argent.
Aïcha va jusqu’à affirmer qu’un juge de Banfora peut “enterrer l’affaire”. Elle envoie au policier une capture d’écran d’un message qu’elle aurait adressé au magistrat, comme pour prouver ses dires. Séduit par cette mise en scène, Malik verse alors 1 million de FCFA de plus.

La manœuvre de trop
La commerçante ne s’arrête pas en si bon chemin. Elle exige encore 100 000 francs CFA et… un coq, censés servir à un rituel de réparation de faute dans son village. Cette fois, Malik commence à douter. Il alerte sa hiérarchie.
L’affaire est confiée aux enquêteurs, qui découvrent la supercherie. Interpellée, Aïcha nie dans un premier temps, affirmant avoir réellement été enceinte. Mais face aux éléments rassemblés, elle finit par tout avouer au commissariat.
À la barre, Malik, visiblement embarrassé, reconnaît avoir été manipulé. “Monsieur le président, il faut être dedans pour comprendre”, confie-t-il, suscitant quelques murmures dans la salle. Le juge lui-même peine à imaginer qu’un agent de police ait pu tomber dans un tel piège.
Source: Tiwana24
Annick HIEN/MoussoNews