Karim (nom d’emprunt), 28 ans, a comparu le vendredi 2 mai 2025 devant le TGI de Bobo-Dioulasso pour répondre de faits de violences familiales. Il a été dénoncé par sa mère, un mois plus tôt, et amené devant la Cour pour être ‘corrigé.‘
L’incident s’est produit le 21 avril 2025. Karim, pris de colère, aurait tenu des propos déplacés à l’encontre de sa mère. Inquiète et effrayée, elle aurait appelé la police. Elle dit l’avoir vu avec un couteau récemment acheté, même s’il ne l’a jamais utilisé contre elle. « J’ai eu peur qu’il fasse du mal à quelqu’un. Il prend des comprimés et, à chaque fois, cela le rend coléreux », dit-elle.
Karim donne un autre récit, affirmant que le problème a commencé par un logement. Il aurait demandé à sa mère de lui louer une maison, se sentant trop vieux pour rester avec elle. Cependant, elle a refusé, prétextant manquer d’argent, bien qu’il l’ait entendue discuter d’une somme de 300 000 FCFA avec son frère aîné. Il serait allé la voir au marché pour lui dire de lui donner cet argent au lieu de le remettre à mon frère.
Il reconnaît avoir acheté des comprimés dans des pharmacies ‘par terre’, mais nie tout comportement insultant ou menaçant envers sa mère. « Je ne suis pas maudit, je ne l’ai jamais menacée de mort. Elle ment parce qu’elle ne veut pas que je parte de la maison », a-t-il protesté. À la question du juge de savoir si malgré son âge avancé c’était toujours à sa mère de lui louer une maison, Karim a répondu : « Oui, parce que je n’ai rien » car il pousse une charrette pour gagner sa vie et ne gagne qu’entre 1500 et 2500 FCFA par jour.
Le frère aîné, interrogé lors de l’audience, a approuvé ce que leur mère avait dit. « Il insulte tout le monde et a même menacé d’incendier la maison », a-t-il déclaré. Ce dernier aurait demandé à sa femme de ne plus servir a manger a Karim car il renversait les sauces qu’il n’aimait pas. Ce a quoi le juge lui a rappelé ses responsabilités : « C’est ton petit frère. Ta femme est aussi la sienne. Elle doit lui donner à manger chaque jour »
La violence domestique n’ayant pas été établie, le procureur a demandé de requalifier l’affaire en menace de mort. Il a requis 24 mois de prison et 2 000 000 FCFA d’amende le tout avec sursis. Le tribunal a finalement déclaré Karim coupable de violences familiales et l’a condamné à 2 mois de prison ferme et 250 000 FCFA d’amende avec sursis.
Il a également instruit à sa mère de lui envoyer à manger chaque jour durant son incarcération. « Tu voulais qu’on le corrige ? Il fera 2 mois là-bas. Et tu as l’obligation de lui apporter à manger chaque jour. Donc toi aussi, tu auras du travail », a conclu le président.
Source: Timba News
Mouniirah DEME (Stagiaire) / Mousso News