Chez les Soulama : Entre préparations et course contre la montre pour déposer les enfants à l’école

Chaque jour à 5 h30, la maison de Maïmouna Soulama s’anime au rythme des préparatifs pour l’école. Caprices d’enfants, préparer les petits déjeuners et goûters, et départs ponctuels à l’école, cette maman concilie avec énergie son rôle de mère et sa carrière de sage-femme.
En ce lundi matin, la lumière est déjà allumée à 5h30 dans la maison de la famille Soulama, à Ouagadougou. Maïmouna Soulama, mère de deux garçons, Aschraf, 8 ans, élève en CE1, et Arif, 5 ans, en grande section de maternelle, entame une nouvelle journée bien remplie.
Première étape de sa routine : une toilette rapide avant de passer aux fourneaux. « Quand je me réveille, je mets l’eau de douche au feu pour les enfants et je me douche. Après cela, je pars préparer leur petit déjeuner », explique-t-elle. Ce matin, au menu, une bouillie légère de petit mil. À 6h, elle réveille les enfants.

Pour madame Soulama, le réveil n’a jamais été compliqué pour ses enfants, mais le vrai défi commence lorsqu’il faut les préparer. A peine debout, Aschraf allume la télévision et s’installe devant un dessin animé. Son petit frère ne tarde pas à le rejoindre. « Le plus dur, ce sont les caprices et leur envie de regarder la télé dès leur reveil », confie Maïmouna.
Elle doit alors élever la voix pour les faire bouger. Après quelques négociations et de fermeté, les deux garçons prennent tour à tour leur douche, s’habillent, puis passent à table.
Mais les caprices sont loin d’être finies. Arif refuse sa bouillie et réclame du lait. « Maman, je ne vais pas boire la bouillie. Je veux le lait », insiste-t-il. La montre affiche déjà 7h. « Bois vite, ton frère va être en retard », lui lance sa mère, visiblement vexée. N’ayant pas vraiment le choix, le petit garçon cède et avale son petit déjeuner avec son grand frère, tous les deux les yeux rivés sur la télévision.
Pendant ce temps, la mère s’active à verifier avec soins les sacs de ses enfants. Elle classe leurs cahiers et garni leurs boites à goûter, de gâteaux faits par elle-même et de chocolat, et leurs gourdes de jus de bissap. « Je ne leur donne pas d’argent pour aller à l’école. Je m’assure qu’ils aient tout ce qu’il faut pour manger à la récréation », confie-t-elle.
À 7 h15, tout est enfin prêt pour démarrer. Mais Aschraf, censé être en route, est encore scotché à son dessin animé. Maïmouna finit par le tirer de force pour monter sur la moto. Après près d’une dizaine de route, ils sont arrivés, juste à temps. Aschraf arrivé à l’heure, après un aurevoir à sa mère, court vers le drapeau pour la montée des couleurs.

Une fois sa routine d’aller déposer les enfants finie, Maïmouna enchaîne sa journée de travail à l’hôpital où elle exerce comme sage-femme. « À midi, je profite de ma pause pour venir les chercher. Pareil le soir, quand je suis de garde. Si je suis empêchée, j’envoie leur nounou. », explique-t-elle.
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Son époux, en poste dans une province du pays, n’est pas physiquement présent au quotidien, mais son soutien est constant. « Chaque matin, il nous appelle pour prendre des nouvelles et nous souhaiter une belle journée », raconte-t-elle avec le sourire.

Pour Maïmouna Soulama, cette routine bien rodée n’est pas une charge. « Ce n’est pas une corvée, c’est une fierté. C’est aussi notre fierté d’être mère », affirme-t-elle toujours avec le sourire. Une fierté qui rythme ses matins, jour après jour.
Diane SAWADOGO/ MoussoNews



