Si l’on en parle peu, les sous-vêtements masculins sont pourtant un sujet révélateur de bien des choses. Entre le slip moulant, souvent jugé plus serrée, et le Chocoto, ce caleçon large en tissu souvent porté au Faso, les avis sont partagés. Au-delà du confort, ce choix renvoie aussi à des questions d’habitudes, de style et même d’identité.
Certains privilégient le slip pour son maintien et pour son esthétique.
Pour Rodrigue Yaméogo (nom d’emprunt), étudiant, le choix n’est pas à discuter, le slip reste le meilleur. « Le slip, c’est propre, c’est classe. Moi je porte le slip. C’est plus discret, surtout quand tu mets un pantalon ou un jean. Et puis, franchement, c’est plus hygiénique. Le chocoto, ça flotte trop », témoigne-t-il avec sérénité.
À ses yeux, le slip est synonyme de propreté et de modernité, loin du style relâché du chocoto.
Du côté des sportifs, le discours est encore plus direct. Fabrice Tiendrebeogo, coach dans une salle de sport de la ville, déclare porter le slip. « Quand tu fais des mouvements rapides, courir, sauter, il faut que ça tienne. Le slip m’offre ce maintien. Le chocoto, c’est bien pour dormir », a-t-il affirmé.

Loin du style, certains préfèrent leurs larges chocos.
C’est le cas de Ismaël Zongo (nom d’emprunt), habitant de Ouagadougou qui déclare qu’il est plus question de confort que de beauté. « Le chocoto me laisse respirer, surtout avec la chaleur qu’on a ici », déclare-t-il.
A la question de savoir qu’est-ce que les hommes portent fréquemment, Ramata Bassolé, mère de deux garçons déclare que « même à mes petits garçons, je ne les fais pas portés des slips. Même les filles ne portent plus trop ces choses, donc ce n’est pas un garçon qui va porter son semblable ».
Elle ajoute toutefois que même si cela est une question d’habitude, il faudrait un peu suivre la tendance. « Aujourd’hui, un vrai homme, c’est celui qui porte chocoto. Le reste ce sont des femmelettes », ajouta-t-elle.

Mais au-delà du confort, ce choix vestimentaire est aussi culturel. Le chocoto, souvent cousu dans des pagnes à motif souvent traditionnel, est associé à une certaine fierté identitaire, voire à l’héritage familial. « Mon père porte ça, mon grand-frère aussi. C’est ce que j’ai vu depuis petit », affirme Daouda Kouraogo, vacancier au quartier pissy de Ouagadougou. Un choix qui devient alors presque instinctif, une habitude ancrée dans le quotidien.
De plus en plus, l’influence des réseaux sociaux, de la mode urbaine et des tendances occidentales pousse beaucoup vers le port du slip ou du boxer moulant. Mais le chocoto, lui aussi est déjà ancré dans les habitudes de nombreux foyers. Il est parfois perçu comme un marqueur de maturité, voire l’identité du « vrai homme ». Pour certains, porter un chocoto, c’est assumer une certaine virilité, loin des diktats de la mode.
Lire aussi: https://www.moussonews.com/sous-vetements-feminins-le-pret-a-porter-supplante-peu-a-peu-les-friperies/
Au final, choisir entre slip ou chocoto, c’est bien plus qu’un choix pratique. C’est un geste intime chargé de sens, entre confort, style et habitudes profondément enracinées. Alors, slip ou chocoto ? À chacun son choix.
Astrid BAMA/(Stagiaire) MoussoNews