Du champ à l’assiette : Comment se cultive le petit mil?
Le petit mil est une céréale résistante, qui supporte bien la sécheresse. Cultivé principalement en saison pluvieuse, il est semé dès les premières pluies de mai-juin. Le petit-mil est une céréale traditionnelle très prisée, une richesse alimentaire et culturelle pour le Burkina Faso. Sa culture, transmise de génération en génération, demande patience, savoir-faire et adaptation aux conditions climatiques.
Le petit mil est une culture adaptée aux sols et au climat. La terre est préparée à l’aide de dabas ou de charrues, puis les semences sont déposées en poquets, souvent mélangées à d’autres cultures vivrières comme le haricot. « Le petit mil aime les sols sablonneux et n’a pas besoin de beaucoup d’eau. Malgré le changement climatique, nous continuons de le cultiver aisément », explique Olivier Yameogo, cultivateur à Koudougou.
L’entretien est un travail de patience
Après le semis, les cultivateurs doivent sarcler et désherber régulièrement. Le petit mil pousse en touffes qui résistent mieux si le champ est bien nettoyé. L’entretien est souvent manuel, ce qui demande beaucoup d’efforts. « Nous surveillons aussi les oiseaux, car ils raffolent des grains. Il faut parfois rester des journées entières dans le champ pour les chasser. C’est fatigant, mais nécessaire si on veut une bonne récolte », confie Miriam Ouédraogo, cultivatrice à Réo.
La vie après la récolte des épis et le battage
Trois à quatre mois après le semis, le petit mil arrive à maturité. Les épis sont alors coupés et laissés au soleil pour sécher. « Chez nous, toute la famille participe à la récolte. C’est un moment de solidarité. Les femmes, les hommes et même les enfants s’y mettent. Nous organisons souvent des séances où tout le village vient nous aider pour la récolte », raconte Herman Bazié.
De la transformation à la consommation du mil
Une fois que les épis sont secs, ils sont battus à la main ou pillés pour les séparer des épis. Les graines maintenant sont prêtes à être utilisées ou consommées. Grains ou moulus, le petit-mil est une céréale beaucoup utilisée. Que ce soit dans l’alimentation ou les rites et traditions, il est un aliment incontournable pour tous les Burkinabés.
Face à l’insécurité alimentaire et aux aléas climatiques, de nombreux agronomes recommandent de valoriser encore plus le petit mil, car il est nutritif, peu exigeant en eau et facile à conserver. Il n’est pas un remplaçant du tôt, mais plutôt un plat de subsistance pour certaines familles.
Astrid Bama (Stagiare)/MoussoNews
