Le Tribunal de Grande Instance Ouaga 1 a retenu une affaire d’erreur bancaire à 3 millions. Le 8 juillet 2025, Nopoko (nom d’emprunt) a été à la barre pour « appropriation frauduleuse de la chose d’autrui ». Elle a reçu un virement bancaire de 3 096 165 F CFA effectué par erreur sur son compte, qu’elle a intégralement dépensé.
Le salaire de Nopoko (nom d’emprunt) s’est transformé en jackpot.
Tout commence lorsque Nopoko se rend dans son agence bancaire pour toucher son salaire mensuel.
Les agents lui informent que le virement n’a pas encore été effectué. Rassurée plus tard par son employeur que le salaire est désormais disponible, Nopoko retourne à la banque. Ne sachant ni lire ni écrire, elle demande au vigile de l’aider à consulter le montant perçu. Surprise : plus de 3 millions de francs CFA figurent sur son compte.
Elle affirme s’être tournée vers les guichetiers pour signaler. Mais selon son récit, elle a été mal accueillie. « Tu nous fatigues avec ton histoire de salaire ! Si l’argent est là, tu n’as qu’à le prendre », a-t-elle relaté à la barre.
C’est ainsi qu’elle décide de retirer les fonds. Elle l’a utilisé pour les frais médicaux de sa mère et s’est aussi selon le rapport de l’enquête acquis des biens .

Nopoko a prétendu toucher un salaire mensuel de 60 000 F CFA, bien que l’avocat de la banque affirme, preuve à l’appui, que son revenu réel est de 36 000 F CFA.
Malgré plusieurs tentatives pour une résolution à l’amiable, la situation s’est envenimée. Le parquet explique que la prévenue a refusé de signer un accord amiable, ce qui a contraint la banque à porter plainte. Le ministère public souligne que, plutôt que d’alerter les autorités, Nopoko a préféré faire appel à son mari pour retirer ensemble l’intégralité de la somme. « Quand on voit une chose qui ne nous appartient pas, mieux vaut passer son chemin que de chercher des problèmes », a rappelé le procureur.
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Le parquet a requis 12 mois de prison assortis de sursis ainsi qu’une amende de 250 000 F CFA, jugeant les faits suffisamment établis. La banque, quant à elle, réclame le remboursement de la somme totale de 3 060 163 F CFA et 300 000 F CFA de frais d’avocat.
Face aux juges, Nopoko a exprimé ses remords. Elle a supplié qu’une solution à l’amiable soit trouvée, promettant de rembourser la banque à raison de 100 000 F CFA par mois, sans toutefois expliquer comment elle compte honorer cet engagement.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le 15 juillet prochain. D’ici là, Nopoko attend le verdict qui décidera si cette erreur bancaire se soldera par une simple leçon ou des conséquences judiciaires plus lourdes.
Source : Justice Infos Burkina
Repris par Annick HIEN/MoussoNews