Ils ont entre 13 et 16 ans et ils passent leurs vacances à Faso Mêbo. Les mains tachetées de ciment et d’huile, ils ont décidé bénévolement de contribuer à leur manière à l’embellissement des villes.
Dans la cour du siège de Faso Mêbo à Ouagadougou, les cliquetis des machines, les éclats de rire des travailleurs tout couverts de ciment et les différentes mélodies ornent l’ambiance sur les lieux. Certains sont plutôt mélange gravier, ciment, sable, d’autres sont soit dans les moules ou manient les machines.

Un peu plus loin, sous un arbre de neem, 4 jeunes enfants se sont eux aussi mis à la tâche. Des pelles pour certains, des moules en mains pour d’autres, ils ont aussi décidé de contribuer à leur manière à l’initiative Faso Mêbo.
Kiswensida Alexandra Tapsoba âgée de 16 ans, nouvelle brevetée avec ses cousins Helena et Hicham ont décidé de passer autrement leurs vacances scolaires.
« Je suis en train d’aider à construire les pavés. C’est très intéressant et nous apprenons beaucoup de choses », glisse-t-elle avec un sourire discret, les mains dans des gains couverts d’huile.

À ses côtés, sa cousine Helena Yaguibou, 13 ans et élève en classe de 5e, huile également les moules.
« C’est une fierté pour moi de contribuer à Faso Mêbo. Mon souhait est qu’au moins dans 10, 20 ans, je puisse dire à mes enfants qu’à cette période, nous avons aider à construire le pays », lance-t-elle.

Plus loin, Hicham Yaguibou, 16 ans aussi nouvellement diplômé du BEPC, s’affaire à classer les moules avant d’y verser du ciment. Il a lui aussi tenu à répondre à l’appel de la citoyenneté active.
« Certaines routes du Burkina Faso sont défectueuses et cela endommage les véhicules et les motos. Le fait de voir cette initiative qui cherche à améliorer cela m’a motivé à venir contribuer », a-t-il indiqué.
C’est son premier jour, mais il prévoit déjà de rester encore une dizaine de jours.
« C’est vrai que c’est dur, c’est fatigant. Mais en sachant que je contribue au développement de mon pays, cela procure une satisfaction, une fierté et la force de continuer », a-t-il déclaré.
Et à ses camarades, il lance un appel : « S’ils viennent voir et observer comment ça se passe, ils voudront aider aussi. Parce que c’est nous qui allons utiliser ces routes. Donc, il vaut mieux participer au développement du pays », lance-t-il.

Moumouni Yaguibou est le père de ces jeunes bénévoles patriotiques. Pour lui, cette démarche est avant tout une graine d’engagement semée très tôt.

« Ce sont les enfants eux-mêmes qui ont manifesté le souhait de venir travailler à Faso Mêbo. Nous les avons donc accompagnés dans cette démarche, vu que c’est la période des vacances scolaires pour eux », a-t-il témoigné.

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Il a également lancé un élan d’encouragement à ses collègues parents à suivre la même dynamique.
« La période des vacances scolaires est une période propice pour encourager et emmener les enfants à Faso Mêbo. Parce que ce qui se construit aujourd’hui est pour le bénéfice de la génération présente et future. Apprendre aux enfants à travailler pour l’intérêt général est un bon pas dans leur formation et leur éducation », a-t-il affirmé.
Diane SAWADOGO/MoussoNews