Féminicides au Sénégal : Les femmes brisent le silence et exigent justice

Vêtues de noir, déterminées et unies, les organisations féministes sénégalaises ont tenu un sit-in symbolique le samedi 31 mai 2025 à Grand Yoff, un arrondissement de la capitale pour dénoncer l’impunité autour des féminicides. À travers un mémorandum, elles appellent l’État, la société civile et les instances internationales à une réaction urgente et structurelle.

Le terrain HLM Grand Yoff, en face du Stade Léopold Sédar Senghor à Dakar la capitale, a résonné d’une colère sourde et d’un chagrin collectif le samedi 31 mai 2025. Des centaines de femmes vêtues de noir s’y sont rassemblées dans un sit-in hautement symbolique contre les féminicides qui endeuillent le Sénégal. Une action de deuil, de dénonciation, mais surtout de revendication.

Les slogans affichés sur les pancartes claquaient comme un appel au sursaut : « Au secours, on nous tue ! », « Le patriarcat tue », « Trop de femmes tuées, pas assez d’actions », « Pas tous les hommes, mais c’est toujours un homme ».

D’autres mettaient en lumière les revendications fondamentales : « La vraie paix commence par la sécurité des femmes », « Mon corps, ma vie, ma sécurité », « Le respect n’est pas une faveur, c’est un droit ».

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En marge du rassemblement, un mémorandum incisif, signé par plusieurs organisations féministes et féminines, a été distribué. Intitulé « Mémorandum des organisations féministes et féminines sur les féminicides au Sénégal », il dépeint une réalité glaçante : le Sénégal traverse une crise profonde, marquée par une série de meurtres de femmes, perpétrés dans un silence qui devient insupportable.

« Halte aux violences extrêmes faites aux femmes : le Sénégal en état d’urgence ! », alerte l’introduction du document. Et les chiffres, bien que non centralisés officiellement, sont alarmants. Depuis janvier 2025, les cas de féminicides se sont multipliés à un rythme préoccupant. Le mémorandum cite plusieurs victimes :

  • Diary Sow, 12 ans, assassinée chez elle par un voisin ;
  • Yamou Ndiaye, tuée par son beau-frère à Touba ;
  • Sadel Sow, poignardée par son mari à Yayang ;
  • Kindy Bah, abattue par son époux à Keur Ndiaye Lo ;
  • Diene Dia et Fatou Gueye, tuées respectivement par leur beau-frère et leur mari ;
  • Marie Louise Ndour, abattue à Fatick par balle par son conjoint.

Un appel au peuple, à la société civile et à la communauté internationale

Les organisations ne s’adressent pas uniquement à l’État. Elles interpellent aussi les citoyens et citoyennes afin de rompre la loi du silence, dénoncer, et se solidariser avec les victimes. Aussi la société civile pour continuer la mobilisation et empêcher que ces violences soient tolérées ou minimisées. Et les instances régionales et internationales (CEDEAO, Union africaine, ONU) : pour rappeler au Sénégal ses engagements envers les droits des femmes.

« Le Sénégal ne peut prétendre à la paix sans justice pour ses femmes », concluent-elles.

Source : Seneplus

Résumé de Diane SAWADOGO/ MoussoNews

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