Ghana : La juge en chef Gertrude Torkornoo destituée par le président Mahama

Accusée de mauvaise conduite, la juge en chef de la Cour suprême du Ghana, Gertrude Araba Esaaba Sackey Torkornoo, a été officiellement démise de ses fonctions lundi 1er septembre 2025, par le président John Dramani Mahama. La décision intervient à la suite des conclusions d’un comité spécial d’enquête qui a recommandé sa révocation conformément à l’article 146(9) de la Constitution de 1992.

La destitution de la juge en chef Gertrude Torkornoo découle d’une pétition introduite par un citoyen ghanéen, Daniel Ofori, l’accusant de mauvaise conduite. Après un examen préliminaire par le Conseil d’État, le chef de l’État avait jugé qu’un cas prima facie existait et avait suspendu la magistrate en avril 2025.

Un comité de 5 membres, présidé par le juge de la Cour suprême Gabriel Scott Pwamang, avait alors été mis en place pour instruire le dossier. Ses travaux, menés à huis clos pendant 4 mois, ont conclu que les motifs de mauvaise conduite étaient avérés et ont recommandé la révocation de la juge en chef. En vertu de la Constitution, le président n’avait d’autre choix que d’appliquer cette recommandation.

Nommée en juin 2023 après approbation du Parlement, Gertrude Torkornoo avait succédé au juge Kwasi Anin Yeboah, parti à la retraite. Elle devient ainsi la première juge en chef de la Quatrième République à être destituée en vertu de l’article 146. Elle est également la troisième femme à occuper cette haute fonction après Georgina Wood et Sophia Akuffo.

Entrée au service judiciaire en 2004, Gertrude Torkornoo avait intégré la division commerciale de la Haute Cour et participé activement aux réformes du système judiciaire ghanéen. Sa carrière, ponctuée de distinctions et de responsabilités, se voit aujourd’hui brutalement interrompue.

Source: Graphique en ligne

Résumé de Annick HIEN/MoussoNews