À l’approche de la saison sèche, certaines cours de concessions se transforment en véritables lieux de conservation. Feuilles de gombo, oseille ou aubergine verte sont découpées, étalées au soleil et séchées avec soin. Ce geste, répété n’est pas qu’une routine domestique. Il permet de préserver la nourriture et de garantir des repas pour toute la famille pendant les mois secs.
« À partir de fin septembre, je commence à sécher mes condiments. Oseille, gombo, aubergine verte, baranbourou… Tout ce que j’ai sous la main, je les fais sécher afin de conserver et de réutiliser au fur et à mesure », affirme Adeline.
Pour Adeline, cette attitude est très pratique. Elle fait sécher ses condiments afin d’éviter tout gaspillage. « Je fais sécher le reste de mes condiments quand je cuisine et que ça reste. Ainsi, ça ne se gâte pas, je conserve mieux et je peux toujours les utiliser à tout moment, même des mois plus tard », explique-t-elle.
Dans sa cour, Adeline ne se limite pas au séchage des restes de ses condiments. Elle fait aussi sécher une partie de ses propres cultures : piments, haricots et autres produits de saison. Une habitude largement partagée dans son voisinage. « Plus de la moitié de mes voisines font pareil. Elles font sécher beaucoup de feuilles ou autres condiments », assure-t-elle.
Fanta Somé, elle, préfère attendre octobre. C’est le moment où elle récolte ses maïs et arachides, mais aussi ses feuilles d’oseille et de gombo. « Ah, c’est pour éviter que ça se gâte. C’est pourquoi on fait comme ça. Il n’y a rien de magique », explique-t-elle avec simplicité.
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Son secret pour une bonne conservation, c’est bien tout séché au soleil. De son témoignage, tout se conserve sans crainte et elle les utilise progressivement pour la cuisine. « Mais de temps en temps, il ne faut pas oublier de faire réchauffer au soleil souvent. Sinon, la moisissure entre », prévient-elle.
En effet, pour le séchage des condiments, ces femmes décrivent des gestes précis. Les condiments sont d’abord découpés moyennement, puis soigneusement exposés au soleil jusqu’à séchage complet. « Après avoir tout séché, tout se conserve sans crainte et nous cuisinons de temps en temps », détaille Fanta. Une fois secs, les produits sont rangés dans des sacs, prêts à être utilisés parfois plusieurs mois plus tard.
Pour elles, sécher les condiments est une stratégie de prévoyance qui permet aux familles de continuer à consommer des produits locaux, même en pleine saison sèche. Et selon leurs témoignages, certaines en font même un petit commerce, en vendant des condiments séchés sur les marchés.
Annick HIEN/MoussoNews
