Haro Georgette est une passionnée et profondément ancrée dans les traditions du gourmatché. Elle est la promotrice du festival « Gulmu Ma Fierté ». Depuis plusieurs années, elle s’investit dans des projets culturels et communautaires destinés à renforcer et préserver l’identité de son terroir.
‘’L’idée est née d’un constat simple. Notre culture est riche, mais elle est encore très peu documentée et insuffisamment mise en valeur. J’ai voulu créer un espace où l’on célèbre notre identité, où l’on présente au monde les savoir-faire, les danses, la gastronomie et les valeurs du Gulmu’’, explique Georgette Haro.
Ce festival représente à ses yeux un acte d’amour envers sa culture et un legs destiné aux générations futures. À travers cet événement, Haro Georgette porte un message simple mais essentiel, celui de la fierté des racines.
Selon elle, aucun développement réel ne peut s’enclencher sans une mise en valeur de ce que l’on est. Le festival devient alors un appel à la jeunesse, une invitation à mieux connaître son histoire, à défendre son identité et à transformer son héritage culturel en source de créativité, d’emploi et de cohésion.
Dans son analyse, la promotrice rappelle que la culture gourmantché repose sur des valeurs profondément ancrées telles que la solidarité, le respect, la paix et l’hospitalité. En la mettant en lumière, le festival crée un espace privilégié de rencontres et de dialogue entre communautés, y compris avec les Yadcés. Pour elle, la culture agit comme un pont, un outil puissant pour rassembler, apaiser les tensions et raviver le sentiment d’unité nationale.
2025, une première édition réussie marqué par de grands temps
L’édition 2025 du festival a d’ailleurs connu un réel engouement. L’un des grands temps fort de cet événement a été selon la promotrice l’ouverture officielle marquée par une parade haute en couleurs, a plongé les visiteurs au cœur de l’univers gourmantché. Les prestations des troupes traditionnelles, les expositions culinaires, ainsi que les démonstrations de danse, de pagnes tissés et de musique traditionnelle ont suscité un enthousiasme général. Le public, nombreux, a salué la beauté et l’authenticité de cette immersion culturelle.
Les visiteurs ont particulièrement apprécié la qualité des expositions et des mets locaux. 30 exposants venus de divers horizons ont présenté leur savoir-faire, allant de l’artisanat au textile, en passant par les produits locaux et la gastronomie. Les dégustations de plats traditionnels ont été un véritable succès, confirmant que la cuisine reste l’une des portes les plus sensibles pour toucher l’âme d’un peuple.
Comme tout premier événement, cette édition n’a pas échappé à certains défis selon la promotrice. La mobilisation des ressources, la coordination des équipes, les questions logistiques et la communication ont demandé une organisation rigoureuse. Mais grâce à la détermination de l’équipe et au soutien des partenaires, ces obstacles ont été surmontés, offrant à la promotrice un apprentissage précieux pour les éditions futures.
Un festival mais aussi 2 marques
Parallèlement au festival, Haro Georgette a développé deux marques : « Gulmu Ma Fierté » et « Sirba, Ma Région ». Elles prolongent l’objectif du festival au-delà des trois jours de célébration. La première met en avant l’identité et la fierté du grand Gulmu, tandis que la seconde valorise le patrimoine singulier de la région de la Sirba. À travers ces marques, la promotrice propose des vêtements traditionnels revisités, des accessoires artisanaux, des pagnes tissés issus du terroir et divers objets décoratifs inspirés des symboles gourmatché. Elle entend ainsi promouvoir le savoir-faire local tout en créant des opportunités économiques pour les artisans.
L’un des axes forts de son engagement reste la vente de pagnes traditionnels. En collaborant directement avec des tisserands qui perpétuent des techniques ancestrales, elle s’assure de proposer des produits authentiques, faits à la main et d’une qualité irréprochable. Cette activité contribue non seulement à préserver un patrimoine culturel essentiel, mais aussi à soutenir l’économie locale en offrant un débouché concret aux artisans du Gulmu.
Quant à l’avenir du festival, Haro Georgette voit grand. Elle souhaite en faire un rendez-vous incontournable, non seulement au Burkina Faso mais aussi à l’international. Les prochaines éditions ambitionnent d’accueillir davantage d’exposants, d’inviter des artistes venus d’autres régions du pays et même de l’étranger, et de renforcer la formation des jeunes dans les métiers culturels.
À travers ces perspectives, elle rêve d’un festival capable de hisser la culture gourmantché sur les grandes scènes culturelles du continent.
Annick HIEN/MoussoNews
