Originaire du Burkina Faso et installé au Canada depuis 8 dans, Giovannino Sorgho est Ingénieur informatique, analyste-programmeur et entrepreneur. De l’université d’Ottawa aux projets technologiques innovants, en passant par l’entrepreneuriat culturel et social, il partage avec Instant Diaspora son cheminement, ses défis, ses réussites et sa vision d’un avenir où la technologie devient un moteur de développement pour l’Afrique.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et nous retracer brièvement votre parcours du Burkina Faso jusqu’au Canada ?
Je m’appelle Giovannino Sorgho, analyste-programmeur et entrepreneur. Je suis originaire du Burkina Faso, où j’ai effectué une partie de mon parcours académique avant d’aller au Canada après l’obtention de mon Bac scientifique. J’ai ensuite poursuivi mes études supérieures au Canada, à l’Université d’Ottawa, où j’ai obtenu un baccalauréat en génie informatique. Ce parcours m’a permis d’allier rigueur académique, ouverture internationale et immersion dans un écosystème technologique très dynamique.
Depuis combien de temps y êtes-vous ?
Je suis installé au Canada depuis plus de 8 ans, où j’évolue aujourd’hui tant sur le plan professionnel qu’entrepreneurial.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous orienter vers l’informatique et plus précisément vers l’analyse et la programmation ?
L’informatique n’a pas été mon choix premier pour les études mais plus une recommandation de mes parents suivant leur lecture de l’évolution et des besoins de la société ainsi que sur mon aisance observée sur le domaine.
L’analyse et la programmation m’ont attiré par la nécessité et le besoin de notre monde aujourd’hui guider par les données présent partout et en tout temps. Les entreprises participent activement au développement de notre société et pour moi, une société forte et développer est une société ayant des entreprises forte et performante. Pour ce faire, l’analyse de données est essentiel et aide les entreprises à la prise de décision permettent de comprendre les besoins réels des utilisateurs, de structurer l’information et de bâtir des systèmes utiles, évolutifs et mesurables. C’est ce côté logique, créatif et impactant qui m’a définitivement convaincu.
Comment définiriez-vous votre métier d’ingénieur informatique / analyste-programmeur pour le grand public ?
C’est avant tout un métier de résolution de problèmes. Nous analysons des besoins, concevons des solutions numériques (applications, systèmes, plateformes), puis les développons et les améliorons pour faciliter le travail des entreprises et des utilisateurs au quotidien.
À quel moment avez-vous décidé de vous lancer dans l’entrepreneuriat et qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
L’entrepreneuriat s’est imposé naturellement dans une envie de liberté et d’expression de mon esprit créatif sans chaîne. Mon premier projet a été un label musical où je produit des artistes très créatif et talentueux ne rentrant pas dans le moule standard de l’industrie musicale (artistes underground). Pouvoir faire ce que l’on souhaite de la manière que l’on veut en restant fidèle à sa vision. C’est l’essence même de l’entrepreneuriat. Progressivement, j’ai pris conscience de l’importance et de l’impact que je pouvais avoir en tant qu’entrepreneur au travers de la création de solutions, d’emplois et d’opportunités.

En quoi consiste aujourd’hui votre activité entrepreneuriale au Canada ? Quels types de solutions ou de services proposez-vous ?
J’ai aujourd’hui un service de restauration fast food inspiré de la street food africaine axé sur le pain bro. J’interviens également en tant que freelance dans le développement web et mobile ainsi qu’en UX/UI design. En parallèle, j’ai réalisé la production d’une mini série retraçant la vie en collocation d’étudiants africains à l’étranger et j’ambitionne de produire un film très prochainement.
Comment s’est passée votre intégration académique et professionnelle au Canada en tant qu’immigrant ?
L’intégration a été exigeante mais formatrice. Le système canadien valorise la méthode, la collaboration et l’autonomie. J’ai dû m’adapter rapidement, renforcer mes compétences techniques et développer des qualités humaines comme la communication, la discipline et la résilience. La présence de mon frère aîné ainsi que de camarade de classe du collège retrouver ici ont grandement aidé.
Quelles compétences techniques et qualités humaines vous ont été les plus utiles pour réussir dans le secteur du numérique ?
Sur le plan technique : la programmation, l’analyse de données, l’architecture logicielle et l’analyse logique.
Sur le plan humain : la curiosité, l’adaptabilité, la persévérance, le travail en équipe, l’exigence et la capacité d’apprentissage continu.
Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels font face les ingénieurs informaticiens et les entrepreneurs tech au Canada ?
La forte concurrence, l’évolution rapide des technologies, l’accès au financement pour les startups et la nécessité de se former en continu sont des défis majeurs. Pour les immigrants, s’ajoutent parfois la reconnaissance de l’expérience et le réseautage.
Comment les nouvelles technologies (IA, cybersécurité, cloud, data, etc.) influencent-elles votre travail au quotidien ?
Elles sont au cœur de mon travail. L’intelligence artificielle optimise l’analyse et l’automatisation, le cloud facilite la scalabilité, la data oriente les décisions, et la cybersécurité est indispensable pour bâtir des solutions fiables et durables.
Avez-vous un projet ou une réalisation dont vous êtes particulièrement fier depuis votre installation au Canada ?
Oui, notamment la création de Tuumde, une organisation à but non lucratif œuvrant dans l’accompagnement, la formation, la découverte et la promotion des jeunes entrepreneurs, avec des initiatives comme l’exposition-ventes des entrepreneurs et les Tuumde Awards.
Gardez-vous un lien avec le Burkina ? Si oui, à travers quels projets, collaborations ou initiatives ?
Absolument. Je suis très engagé au Burkina à travers Tuumde, des projets entrepreneuriaux, des activités de mentorat, de formation et de valorisation de l’entrepreneuriat local et de la diaspora.
Selon vous, comment l’expertise acquise au Canada peut-elle contribuer à la transformation numérique du Burkina ?
Elle peut apporter des méthodes de travail structurées, des solutions adaptées aux réalités locales, une meilleure gouvernance des projets numériques et un transfert de compétences durable.

Quels conseils donneriez-vous à un·e jeune Burkinabè qui souhaite faire carrière dans l’informatique surtout à l’étranger ?
Se former sérieusement, pratiquer constamment, développer des projets concrets, maîtriser l’anglais ou le français technique, rester humble et ne jamais cesser d’apprendre. Le numérique récompense la compétence et la persévérance.
Quels sont vos projets ou ambitions pour les prochaines années, aussi bien sur le plan professionnel que personnel ?
Continuer à développer des solutions technologiques à fort impact, renforcer mes projets entrepreneuriaux entre le Canada et l’Afrique, contribuer davantage à la formation des jeunes et bâtir des initiatives durables qui allient technologie, entrepreneuriat et développement communautaire et décrocher l’Etalon d’Or du Yennenga lors du FESPACO 2027.
Interview réalisé en ligne par Annick HIEN/MoussoNews




