#InstantDiasporaBurkinabè : « On est mieux que chez soi », Géraldine Gouba étudiante en France

Géraldine Gouba est une jeune burkinabè résidant à Paris en France. Elle est titulaire d’un Master 2 en Droit des Affaires et Management des Risques de l’Entreprise. Lauréate du prix littéraire PabloEmma 2021, la jeune femme souhaite faire connaitre son œuvre littéraire au pays des hommes intègres.
- Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis Géraldine GOUBA, je réside en France depuis 2019 dans le cadre de mes études que je viens de terminer.
- Quels est votre parcours scolaire ?
J’ai été à l’école protestante de gounghin pour le CP1 avant de poursuivre du CP2 au CM2 à l’école privée RAOUL FOLLEREAU. Puis j’ai été au collège privé Wend Manegda à gounghin de la 6eme en terminale A4. Une fois le Bac en poche, j’ai fait la licence en droit privé à l’université ISIG (actuel AUBE NOUVELLE). Avant de m’envoler pour la France où j’ai refait une licence en droit, avant de poursuivre en Master Droit de l’entreprise, puis Droit des Affaires et Management des risques de l’entreprise.
- Aujourd’hui donc Diplômé d’un Master 2 en Droit des affaires et management des risques de l’entreprise pourquoi le choix de cette filière ?
J’ai d’abord fait un Master en droit de l’entreprise, et à la fin de ce Master, je trouvais que mes connaissances étaient générales. Pourtant le monde professionnel exige aujourd’hui la connaissance générale mais encore plus une spécialisation dans un domaine donné. En plus je voulais faire l’expérience de l’alternance. Alors j’ai décidé de faire un second Master 2 orienté en gestion des risques, conformité au sein des entreprises. Et je peux dire que je suis fière de ce choix ! J’ai énormément appris dans le cadre de mon alternance. Pour ceux qui ne le savent pas, l’alternance est un système qui permet aux étudiants d’allier théorie (cours) et pratique (milieu professionnel). Pour mon cas, j’étais en alternance dans le service juridique d’une société internationale de transport logistique en tant que juriste en Droit des Affaires. J’avais une semaine de cours dans le mois, et le reste du temps j’étais en entreprise.
- Comment avez-vous bénéficié de cette formation en France ?
La volonté de poursuivre mes études à l’étranger m’a amené à rechercher des opportunités. Pour ce faire, j’ai postulé via Campus France au Burkina. Par la grâce de Dieu, tout s’est bien déroulé et aujourd’hui je suis ici.
- Comment s’est faite votre intégration en France et pourquoi le choix de la ville de Paris ?
Je suis de nature très sociable et je m’adapte rapidement. Toutefois cela n’aurait été aussi simple si je n’étais pas accompagnée. Cette volonté d’aller poursuivre les études en France, je l’ai nourrie avec 3 amies. Au final on s’est retrouvé à 3 dans la même ville à Limoges et dans la même résidence. Je ne me sentais pas trop seule. Elles ont été ma force surtout durant la première année universitaire qui s’est conclue par le confinement. Pour ce qui était de l’intégration à proprement dit, l’acclimatation, la vie universitaire, les études, n’ont pas été facile. Je regrettais tous les jours la chaleur du Burkina. Quant aux études même, les méthodes n’étaient pas les mêmes, mais je savais ce que j’étais venue chercher, et par la grâce de Dieu j’ai pu m’en sortir. Je profite de cette occasion pour saluer le couple SONOUNAMETO, qui m’a accueilli comme l’une des leurs. Pour le choix de Paris, cela s’est imposé quelque part lorsque je me suis inscrite pour mon second Master à l’université Catholique sise dans le 92 à Paris.
- Quels ont été les défis au quotidien ?
Le premier défi pour moi a été le climat. Il m’a choqué car déjà à 17h en hiver il fait sombre, j’avais du mal au début. Le deuxième défi, comme je l’ai dit précédemment étaient les techniques pédagogiques à l’université. Ces techniques ne sont pas les mêmes chez moi au Burkina où nous prenions les cours au stylo, ici nous prenons nos cours sur un ordinateur. Il fallait se mettre à jour assez très vite pour suivre le rythme. Le troisième défi a été d’alterner études et boulot. Ici la plupart des étudiants étrangers travaillent en plus des cours pour pouvoir s’en sortir. C’est un rythme qui ne m’était pas familier. Celà exige une organisation importante de son temps au cours de la journée.
- Lauréate au prix littéraire pabloemma 2021, pouvez-vous revenir sur cette aventure ?
J’ai été informé par un ami et camarade écrivain Constantin Writer auteur du livre »La route du Nord », de la tenue de ce concours. Cela faisait un moment que je n’avais pas écrit de nouvelles histoires. Mais je tenais tout de même à tenter ma chance. J’ai donc choisi de postuler avec cette histoire « un beau à tout prix » que j’avais écrit en étant au Burkina.
- Pourquoi ‘’Un beau à tout prix’’ comme titre de votre première nouvelle ?
J’ai choisi ce titre parce que pour moi c’est le titre qui sied bien à l’histoire de Mariette le personnage de l’histoire. Il faut savoir que j’ai fini l’histoire avant de déterminer le titre à lui attribué. Pourtant d’habitude je partais d’un titre, une idée générale pour écrire. Je pense que c’est une histoire qui me tenait à cœur. Pas par vécu personnel, mais inspiré de ce que je vois autour de moi. Aussi à un certain moment de la vie d’une femme, se marier devient l’ultime but à atteindre, la société, la famille lui met une certaine pression qui la contraint à ne vivre que pour trouver un mari !
- Pouvez-vous faire un petit résumé de la nouvelle ?
L’œuvre relate de façon générale la vie et la place de la femme au Burkina. Mariette en est le personnage principal. Elle se retrouve célibataire à 31 ans. Cette situation est mal vécue par sa mère, qui lui met la pression. Elle veut que sa fille trouve chaussure à son pied. Beaucoup de personnes se trouveront concernées par l’histoire, celle de la vie de Mariette. Que doit – elle faire ? Beaucoup de femmes face à une telle pression, se retrouvent dans des relations où la souffrance, et le regret sont le quotidien. Es ce vraiment nécessaire de satisfaire à un si fort prix la société ? C’est la réponse que donne ma nouvelle.
- Avez-vous d’autres projets d’écriture en cours ?
La prochaine étape serait de faire découvrir le livre aux burkinabè. Pour le moment le livre n’est disponible que sur Amazone. Ce qui rend l’accès difficile aux burkinabè résidents au Burkina. Par ailleurs, je viens de commencer un travail de réflexion sur un projet d’écriture sur lequel je ne veux pas trop m’étendre pour le moment. Mais ce ne sera pas du même genre qu’un beau à tout prix. Cette fois la cible sera surtout les enfants.
- Comptez-vous rentrer au pays ou cherchez-vous plutôt à vous établir en France ?
L’idéal pour moi serait de rentrer au Burkina ou en Afrique. Mais tout est une question d’opportunités. Je viens de finir les études, si j’ai une offre intéressante en Afrique, je plie bagages. Comme on le dit on est mieux que chez soi. Et la situation politique entre le Burkina et la France actuellement nous le prouve.
- Quels sont vos projets pour le Burkina ?
Pour le moment, je n’ai vraiment pas de projet. Mais je veux revenir au Burkina, et nécessairement contribuer au développement de mon pays.
- Quels sont vos souhaits pour le Burkina ?
Je souhaite que la paix, car sans la paix il n’y a pas de progrès possible qui puisse se faire.
Interview réalisée en ligne par Mireille Sandrine Bado/MoussoNews
Félicitations déjà pour votre Master. Les opportunités, ce n’est pas ce qui manque au Burkina. j’ai été dans votre situation et je suis finalement rentré pour créér moi même les opportunités au lieu d’en rechercher. Quelqu’un soit votre choix, bon courage
Beaucoup de courage à vous