Léontine Silga/Sawadogo : Femme dévouée et engagée au service de l’éducation
Directrice de l’école publique « Tanghin Barrage A » et enseignante chevronnée, Pogdéwindé Léontine Silga épouse Sawadogo incarne l’excellence et la détermination dans le milieu éducatif burkinabé. Mariée et mère de trois enfants, elle jongle avec brio entre sa vie familiale et ses responsabilités professionnelles.
Une carrière façonnée par la passion de l’enseignement
Léontine Silga/Sawadogo est née et grandi en Côte d’Ivoire. Elle y décroche son Certificat d’études primaires en 1997. De retour au Burkina Faso elle obtient en 2002 le BEPC. Ce qui lui ouvre la voie à sa formation à l’École Nationale des Enseignants du Primaire (ENEP) de Ouahigouya en 2003.
Depuis 2004, année où elle obtient son Diplôme de Fin d’Études de l’ENEP, Léontine n’a cessé d’enrichir ses compétences. Le Certificat d’aptitude primaire (2009) et le Certificat supérieur d’aptitude pédagogique (CSAPé) en 2022 viennent couronner une quête permanente d’excellence.
L’amour du métier, ancré dès l’enfance
Léontine se souvient encore de ses années de primaire, période où est née sa vocation d’enseignante.
« Je me rappelle toujours de mes sorties quand notre maître s’absentait. Je regardais souvent une maîtresse enceinte à travers la fenêtre lorsqu’elle enseignait. J’étais fascinée par la beauté de ce métier. C’est à ce moment que j’ai su que je voulais suivre cette voie », se remémore-t-elle avec un sourire empreint de nostalgie.
Devenue enseignante de CM2, elle s’est fixé comme mission d’accompagner ses élèves vers la réussite au Certificat d’Études Primaires (CEP). Avec un taux de réussite de 100 % en 2022 et 2024, Léontine prouve que son dévouement porte ses fruits.
Un résultat qu’elle a trouvé satisfaisant. Cela l’a poussé à candidater au prix de l’Excellence de l’éducation nationale édition 2024, ou malheureusement, elle n’a pas été retenue.
« Nous étions deux à être retenus, mais mon adversaire a présenté une centaine d’élèves contre moi avec 83 élèves. Le choix a donc été plus porté par celui qui a présenté le plus élèves ayant réussi au CEP », a-t-elle déclaré.
Une étape qui n’a pourtant pas été un obstacle à sa dévotion et sa détermination pour l’enseignement. Au contraire, elle ne cesse de donner le meilleur d’elle.
Directrice d’école : Une responsabilité qui force l’admiration
Ce mérite, selon elle dérive de sa passion pour le métier d’enseignant et l’amour qu’elle porte aux enfants.
Nommée selon les critères de la valeur de probité, d’intégrité, de confiance et de compétence professionnelle, elle dit avoir été animée d’un sentiment de fierté et de reconnaissance.
En rappel elle a été nommée Directrice en Septembre 2023, par la Cheffe de circonscription d’éducation de base, Tégabamba Catherine Sawadogo.
« Le management participatif, la compréhension, la transparence, l’humilité, la disponibilité, le don de soi, la sociabilité, la responsabilité, la motivation et la valorisation. Ce sont ces notions que doit avoir une directrice d’école et c’est ce que j’ai dû intégrer dans mon quotidien » a-t-elle expliqué.
Cependant, Léontine admet que cette fonction n’est pas sans défis.
«Je dois gérer les différentes humeurs des élèves, des enseignants et même les parents. Une Directrice c’est quelqu’un de très occupée que ce soit sur le plan administratif, pédagogique et social et tout cela facilite l’épuisement et, elle risque de devenir inefficace », avoue t’elle
Mais sa dévotion et sa détermination font qu’elle se donne à fond pour tenir et faire face à ces défis.
Elle mentionne son mentor, à qui elle doit reconnaissance, qui toujours lui est source de motivation.
« Je rends hommage à ce grand homme Monsieur Samba G. Philipe qui m’a formé et fait de moi une enseignante pleine. Ses partages d’expérience, son attention, son écoute, qui continuent toujours d’être disponible pour moi, je lui dis un grand merci », dit-elle toute reconnaissante.
Pour surmonter les défis, la Directrice se donne la tâche de toujours être proche de ses collaborateurs, en les motivant, les encourageant, et toujours être à leur écoute.
Pour une bonne gestion administrative, Léontine a mis en place un dispositif bien pensé pour le bien être des enseignants et pour une atmosphère de travail paisible.
« J’ai instauré les quinzaines critiques, qui est un espace d’échanges où chacun présente ses attentes. Il se déroule le 15 de chaque mois. Des séances de détente et de soutien mutuels entre collaborateurs. À l’endroit des élèves j’ai initié des activités culturelles, sportives et aussi des visites touristiques », précise-t-elle.
Concilier responsabilités professionnelles et vie familiale
Mariée et mère de trois enfants, Léontine s’appuie sur le soutien de son époux et de sa famille pour mener à bien ses missions. « Mon mari comprend mes longues journées de travail. Mes enfants participent aux tâches ménagères, ce qui allège ma charge », témoigne-t-elle.
Toutefois, elle concède que trouver un équilibre entre la maison et l’école reste un défi permanent. « Il faut se lever tôt, se coucher tard et toujours trouver du temps pour ses proches. Ce n’est pas évident, mais c’est une question d’organisation et de priorités », souligne t-elle.
Des ambitions tournées vers l’avenir
Léontine aspire à agrandir les capacités d’accueil de son école afin de réduire les départs vers des établissements privés, souvent inaccessibles pour certaines familles. Elle rêve également de voir son école figurer parmi les meilleures du pays.
En phase avec les réformes curriculaires du ministère de l’Éducation, Léontine soutient l’intégration des TIC, des langues nationales et des activités pratiques dès le primaire. Elle envisage d’accompagner ces initiatives en devenant inspectrice encadreuse pédagogique dans les années à venir.
Un message aux jeunes filles et femmes aspirant à des postes de leadership
Aux jeunes filles et femmes qui souhaitent embrasser des postes de leadership, elle lance un message.
« A toutes ces femmes, travaillez à mériter la confiance de son époux et son soutien. Créez un climat de travail bien fait et impliquée votre entourage dans tout ce que vous faites. Il ne faut jamais avoir peur et restez toujours organisée », conclut-t-elle.
Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews
