Le centre culturel islamique du Burkina pour le dialogue et le vivre ensemble a organisé une caravane pour promouvoir la paix et la cohésion sociale dans le cadre du projet – ‘’ Djama Beog-Nere-. Interview avec Imam Alidou Ilboudo.
- La caravane de la paix initiée dans le cadre du projet “ Djama Beog-Neré “, par le Centre Culturel Islamique du Burkina (CCIB). Comment elle s’est passée ?
En effet, dans le cadre de notre programme annuel de travail, nous avions une caravane au titre du projet Djama beog néré, (un avenir radieux pour tous). Globalement elle s’est bien passée. Il s’agissait d’aller à la rencontre des populations pour échanger avec les uns et les autres sur plusieurs questions actuelles et principalement sur le discours religieux en temps de crise.
- Quel était l’objectif ?
L’objectif est de promouvoir les valeurs de paix, de cohésion sociale et de vivre ensemble en amplifiant les voies positives et pacifiques des leaders coutumiers et religieux. Parce que, comme vous le suivez, sur les réseaux sociaux, il y a des voix minoritaires qui occupent le champ médiatique avec des discours clivant, alors que des voix respectueuses et respectables ne sont pas promues.
- Quelles ont été les activités ?
Nous avons réalisé deux types d’activités dans les régions que nous avons visités. Durant la journée nous avons organisé des visites aux leaders religieux et coutumiers durant lesquelles nous avons recueilli leurs voix sous forme vidéo et audio afin d’en faire une large diffusion. Ce sont essentiellement les enseignements des différentes croyances au sujet du vivre ensemble. Que dit l’islam ? Que dit la coutume ? Que dit le christianisme ? Nous avons trouvé beaucoup de similitudes dans les propos. En réalité chacun dit la même chose : « l’essentiel, c’est l’homme. »
- Ouagadougou, Ziniaré, Kaya, pourquoi ces villes ?
Au début, nous avions voulu passer trois journées à Kaya afin de toucher du doigt aussi la résilience des populations face à la crise. C’est par la suite que les villes de Ziniaré et Ouagadougou ont été ajoutées pour faire de la caravane une activité dynamique. Nous avons passé les journées du 28, du 29 et la matinée du 30 mai. Kaya pour nous, c’est le symbole de la résilience des populations et les autres villes (Ziniaré et Ouagadougou) pour mener des actions préventives et surtout un plaidoyer auprès des leaders qu’ils se penchent sur les messages haineux sur les réseaux sociaux
- Y’a-t’il une satisfaction ?
Une très grande satisfaction. D’abord pour l’accueil qui nous a été réservé durant tout le parcours, ensuite par la qualité des messages relayés et enfin pour l’amplification qu’en a fait la presse que je remercie au passage. Nous avons déjà des retours positifs et des demandes de localité pour l’édition prochaine.
- Combien a couté l’ensemble de ces activités ?
Nous sommes toujours à la finalisation des bilans aussi bien physique que financier, donc il est difficile à l’heure actuelle de donner un chiffre. Nous avions une ligne de 17 millions FCFA au départ mais nous avons bénéficié de beaucoup de soutiens matériels et de facilités dans les régions que nous avons visitées et aussi auprès de notre partenaire. Concrètement, la caravane aura coûté le double de notre prévision de départ.
- Le projet a été financé par quelle structure ?
Nous sommes soutenus dans cette activité par l’URCB/SD, l’union des religieux te coutumiers du Burkina pour la Promotion de la Santé et le Développement. Nous agissons dans le cadre du projet Djama Béog Néré qui est mis en œuvre par un consortium d’associations dont nous faisons partie.
- Quelles sont les perspectives ?
Déjà, avec notre partenaire, nous allons analyser les retours et en tirer les conséquences. Nous envisageons une autre édition sur un autre axe du pays, mais comme on le dit, le terrain commande la manœuvre ; si d’autres activités s’avéraient plus pertinentes, nous pourrons réviser notre position. Aussi, nous avons recueilli des paroles sages auprès des leaders, nous envisageons les mettre à la disposition des populations sous forme audio, vidéo et papier pour servir de bonnes pratiques.
- Au quotidien, qu’est-ce que les burkinabè doivent faire pour promouvoir la paix et la cohésion sociale ?
Au quotidien, je pense que les Burkinabé devraient privilégier la dignité humaine au-delà de tout et travailler à son effectivité. Comme on l’a entendu partout où nous sommes passés, rien ne vaut l’homme. Et si l’être humain devient le centre de nos préoccupations la vie s’en trouverait améliorée.
Interview réalisée en ligne par Bassératou KINDO