Les Femmes face aux défis de la cybercriminalité au Burkina Faso

C’était en 2018. Une jeune fille de 15 ans, en classe de 3e était violée, filmée. La vidéo se retrouve sur les réseaux sociaux. En pleurs, suppliant ses bourreaux de lui épargner ce supplice, la vidéo a créé une polémique, chacun y est allé de ses commentaires accusant ou défendant la jeune fille. Résultat : elle a été simplement expulsée de l’école.
En 2019, c’était une commerçante âgée d’environ 45 ans qui a, elle-aussi, été obligé de changer de localité. La raison : ses vidéos de nudité où elle se masturbait se sont retrouvées sur les réseaux sociaux. Une vidéo qu’elle avait envoyé à son amant. Dans les fouilles du téléphone de son mari, l’épouse l’aurait transféré à elle-même dans son téléphone avant de la divulguer sur la toile.
En 2020, le même scenario se produit avec une enseignante. Ses vidéos de nudité où elle présentait son corps se retrouve sur Facebook.
Les premières réactions face à ces vidéos sont parfois accusatrices de la victime. « Pourquoi tu te filmes nue ? Pourquoi tu envoies à une tierce personne quel que soit vos relations ? », sont entre autres les questions qui sortent. La sanction devient ainsi sévère.
Au Burkina Faso, la cybercriminalité est une triste réalité. Malgré les nombreuses sensibilisations sur l’importance de se protéger des contenus qui peuvent nuire à l’intégrité de la femme, beaucoup continuent d’en produire.
En 2024, sur 51 cas d’harcèlements enregistrés à la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), 23 étaient des femmes. Le chiffre est en augmentation en 2025.

En 2025, sur 31 cas de plaintes, 22 sont des femmes. Près de 80%. Selon le responsable de la communication de ladite structure, ces plaintes se résument aux alertes sur les contenus vidéos.

Des hommes détiennent parfois des vidéos compromettantes et qui leur servent de moyens de pression. Le phénomène grandit et il y a nécessité de poursuivre la sensibilisation. Mieux, inclure la cybersécurité dans les curricula de formation depuis la base.
Cette publication WanaData a été soutenue par Code for Africa et la Digital Democracy Initiative dans le cadre du projet Digitalise Youth , financé par le Partenariat Européen pour la Démocratie (EPD).