Ouagadougou : Ces vendeuses ambulantes d’ustensiles de cuisine qui facilitent le quotidien

À Ouagadougou, les vendeuses ambulantes d’ustensiles de cuisine sont devenues des actrices du commerce de proximité. Elles proposent entre
Il y a quelques années, Sophie se cherchait pour survivre. Elle a alors commencé modestement, en vendant de simples gobelets et plats en plastique. À vélo, un petit panier accroché à l’arrière, elle sillonnait les quartiers, frappant de porte en porte pour proposer ses articles.
Quatre (4) ans plus tard, son activité a pris de l’ampleur. Fini le petit panier : aujourd’hui, elle pousse une grande poussette remplie d’une large gamme d’ustensiles, marmites, casseroles, cuillères, tamisette, paniers à linge sale, poubelles, barriques…
Une évolution que ses clientes fidèles ont suivie. « Elle vend ici depuis longtemps. Je prends souvent mes ustensiles de cuisine avec elle », témoigne Roseline.

Accompagnée de deux de ses enfants, Sophie parcourt les rues jusqu’à 17 heures avant de regagner son domicile à Bonheur Ville. Toute timide, elle confie faire de bonnes recettes qui lui permettent de subvenir aux besoins de sa famille.
Amandine (nom d’emprunt), serveuse dans un maquis, vient d’acheter des ustensiles pour une valeur de 15 000 FCFA. « Oui aujourd’hui en tout cas, elle est bien sortie. Regardez ce que j’ai payé ; je me ravitaille à cause du déménagement de ma grande sœur ; je suis obligée de me procurer mes propres plats », explique-t-elle en exhibant marmites, plats et assiettes fraîchement acquis.
Pour elle, la présence de ces vendeuses ambulantes est une véritable aubaine. « Voilà en moins de 5 minutes, j’ai fait mon marché », lance-t-elle en ajoutant une pelle à ses achats.

Biba, une autre cliente, a également fait une partie de ses emplettes auprès de Sophie. Elle dit avoir acheté un panier pour ses plats sales et une râpeuse. « Je voulais le grand panier à linge sale mais je trouve ça cher. Pourtant la voisine me dit que Sophie est moins chère », confie-t-elle en réglant sa facture.

Valentine, témoin de la scène, confirme. « Oui elle est moins chère par rapport aux commerçants dans notre marché. Si c’était là-bas, le panier à plats se vend à 1000F pourtant chez Sophie ce n’est pas le cas ».
Interpellée sur ses prix, Sophie s’explique :« Si je garde mes prix chers, mes articles ne vont pas s’acheter, ça va durer et finir par s’user comme je tourne au soleil. Alors pour éviter de perdre beaucoup j’ajuste mes prix pour qu’ils soient accessibles ».

En plus de la vente directe, Sophie a innové avec le « taarongo », une forme de paiement par tranche très appréciée par les clientes disposant de maigres revenus. « La personne choisit ce qu’elle veut acheter et elle paie jusqu’à ce qu’elle finisse. Une fois terminé, je lui livre ses articles », décrit-elle.
Quant à l’avenir, Sophie voit plus grand. Après des années sur les routes, elle ambitionne désormais de laisser la vente ambulante pour ouvrir son propre magasin.
Annick HIEN / MoussoNews



