Ouagadougou : Des produits pour grossir fesses, seins, sexe…mais à quels risques ?

Dans les rues de Ouagadougou, sur les réseaux sociaux ou dans les petits commerces de quartier, une tendance semble s’installer durablement : celle des produits destinés à raffermir ou augmenter les seins, les fesses, voire le sexe masculin. Bonbons, sirops, crèmes, comprimés ou suppositoires… La promesse est séduisante : redessiner son corps sans passer par la chirurgie. Mais à quel prix ?

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Image d’illlustration generée par IA.

Depuis quelques années, des produits supposés faire grossir les fesses, seins et le sexes inondent le marché burkinabè, en ligne comme dans les points de vente physiques. À Bonheur Ville, Ousseni, vendeur depuis plus de 5 ans, en a fait sa spécialité.

Sur sa petite table installée non loin d’un des réputés maquis du quartier, il propose une large gamme de comprimés, des sirops raffermir ou grossir la poitrine, les seins mais aussi des médicaments pour stimuler l’appétit.  « Certains viennent après une maladie, comme le palu, parce qu’ils ont perdu l’appétit. Je leur donne des comprimés pour les aider à manger. D’autres, c’est pour avoir plus de formes », explique-t-il, presque comme un professionnel de santé.

Meria (nom d’emprunt), une cliente régulière, consomme ces produits pour stimuler l’appétit. « Ça donne très faim, mais ça fait aussi énormément dormir. Dans la journée, tu peux manger jusqu’à 6 fois. Si tu n’as pas de quoi manger, mieux vaut éviter », ironise-t-elle. Derrière son ton léger se cache une réalité préoccupante : ces produits provoquent des effets secondaires peu ou pas encadrés.

La provenance de ces comprimés reste floue. Du Ghana ? Du Burkina ? D’ailleurs ? Aucun de ces vendeurs ne semble vraiment savoir ou vouloir donner la vraie provenance. Et pourtant, leur usage se répand.

Au rond-point de la Transition, Boureima (nom d’emprunt) est un autre vendeur régulier. Chaque soir, entre 16h et 18h, il s’installe sur le bord de la route avec ses comprimés et sirops. Ses principales clientes ? Les serveuses des maquis environnants. « Je prends mes produits chez des grossistes au grand marché. Ensuite je viens vendre ici le soir », explique-t-il, tout en esquivant les questions sur l’origine réelle de ces produits.

Les tarifs sont variables. 200 FCFA pour une plaquette de comprimés, 500 FCFA pour 3, entre 5000 F et 6000 FCFA pour un bidon de sirop, jusqu’à 12 000 FCFA pour certaines crèmes pour grossir le sexe. Les prix s’ajustent selon la demande.

Certains hommes aussi expérimentent ces produits. « J’ai voulu tester une crème pour grossir le sexe, mais je n’ai pas eu de résultat. Je dois avouer que je n’ai pas vraiment suivi les instructions. Il fallait se frotter tous les jours, c’était fatigant », raconte Nasser Ouédraogo, l’un d’eux.

Plus loin à Pissy, Mamadou (nom d’emprunt) semble être l’un des plus grands vendeurs de ces produits. Il vend crème, sirops, huiles, comprimés, bonbons et même des somnifères. Tout est disponible dans son étal aménagé dans un des angles du marché.

Sandrine, ancienne cliente de Mamadou, garde un souvenir mitigé de ses achats. « Une fois, j’en ai pris le vendredi soir et je me suis réveillée que le samedi soir tellement j’ai dormi. J’ai eu peur et depuis ce jour, j’évite d’en prendre. Sois-je divise le comprimé en 2 », a-t-elle témoigné.

Pourtant, les risques liés à l’usage prolongé de ces produits ne sont pas non plus sans conséquences. Aucun dosage précis et souvent, une absence totale d’information sur la composition réelle.

Toutefois, tous ne vendent pas des produits issus de l’industrie pharmaceutique informelle. Outre les comprimés, les sirops certains misent sur des crèmes à base de graines d’akpi, de fenugrec ou de papaye, réputées pour leurs effets naturels sur la croissance des fesses ou des seins. Sarah, vendeuse depuis 4 ans, affirme faire de belles recettes dans ce commerce.

Annick HIEN/MoussoNews

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