Depuis quelques jours, les Burkinabè sont confrontés à une augmentation significative des prix de plusieurs produits de première nécessité, dont l’huile. Le prix du bidon de 20 litres est passé de 18 000 FCFA à 25 500 FCFA, une hausse de près de 7 500 FCFA, qui affecte autant les familles que les commerçants.
L’huile, étant un produit de première nécessité, a connu une hausse de prix notable. Le litre, qui se vendait à 900 FCFA il y a deux semaines, est désormais proposé à 1350 FCFA.
Pour comprendre l’impact de cette flambée des prix sur les entrepreneurs, nous avons interviewé des femmes, toutes vendeuses de produits alimentaires.
Béatrice Kaboré et Roukiéta Ouédraogo vendent des gâteaux, tandis que Justine Sanon se spécialise dans la vente d’attiéké.
Les marges fondent comme de la neige au soleil
Béatrice Kaboré, qui vend des gâteaux depuis 10 ans, explique que l’augmentation du prix de l’huile a un impact direct sur son activité. « je ne peux pas réduire la quantité de gâteau que nous vendons, car cela risquerait de faire fuir la clientèle. Mais avec le prix de l’huile qui augmente, nos marges de profit diminuent considérablement », explique Béatrice Kaboré.
Elle précise que si elle essaie d’augmenter le prix de ses gâteaux pour compenser, elle risque de perdre des clients qui cherchent avant tout à maîtriser leur budget. « Lorsque l’huile utilisée pour frire les gâteaux ne s’écoule pas complètement, je suis contrainte de la filtrer et de la réutiliser le jour suivant », renchéri t-elle.

Roukiéta Ouédraogo quant à elle, partage un constat similaire. « j’ai commencé la vente du gâteau, il y’a de cela presque 2 ans. Quand j’ai débuté, je pouvais avoir au moins 3 mille FCFA comme bénéfice. Maintenant que tout a augmenté, pour avoir 500f, c’est très compliqué », a déclaré Roukiéta Ouédraogo.

Du côté de Justine Sanon , la situation est tout aussi préoccupante. Spécialisée dans la vente d’attiéké, un plat populaire en Afrique de l’Ouest, elle explique que les hausses de prix des matières premières (huile, légumes, condiments) l’obligent à revoir ses portions.
« Si je veux utiliser de l’huile pour cuire le poison et mettre dans l’attiéké, je suis obligée de diminuer la quantité que je sers. Cela m’aide à maintenir les prix plus abordables pour mes clients, mais cela me prive d’une partie de mon bénéfice », souligne-t-elle.
Un choix difficile, mais nécessaire pour tenter de conserver une clientèle fidèle dans un contexte de hausse des prix généralisée.
Les trois femmes font face à des défis similaires : une réduction des marges bénéficiaires, une pression accrue sur leur activité et une clientèle de plus en plus attentive aux prix.
Pour elles, l’augmentation du prix de l’huile n’est qu’un des aspects d’une crise économique plus large, où les coûts des matières premières ne cessent de grimper, rendant la vie de plus en plus difficile pour les petits commerçants.
Face à cette situation, les petites vendeuses se retrouvent dans une position précaire. Elles n’ont d’autre choix que de s’adapter, en réduisant les portions, augmentant les prix ou cherchant de nouvelles sources d’approvisionnement pour limiter les hausses. Mais ces ajustements ne sont pas toujours suffisants pour faire face à la réalité économique.
Les autorités devraient-elles intervenir pour réguler ces hausses ou offrir un soutien aux commerçantes pour qu’elles puissent continuer à travailler sans sombrer dans la précarité ? Une question que ces femmes se posent, dans l’espoir de voir leur quotidien améliorer.
Oceanne DABONE ( Stagiaire)/ MoussoNews