La première édition du Salon International des Métiers Manuels, du Fil et des Aiguilles de Ouagadougou (SIMMFA-O) s’est tenue du 5 au 7 décembre 2025 dans la capitale burkinabè. Une initiative portée par Rosine Kibora, déterminée à mettre en lumière les femmes qui vivent de ces métiers mais souvent négligés.
Selon la promotrice, le SIMMFA-O est né de la volonté de faire connaître, soutenir et valoriser des femmes talentueuses qui travaillent dans l’ombre.
« Il existe des femmes qui se sont épanouies grâce à ces métiers, qui ont pu découvrir le monde extérieur et prendre soin de leur famille. Pourtant, le tricotage et les travaux manuels du fil et de l’aiguille continuent d’être marginalisés. Nous disons stop. Nous voulons que ces femmes soient fières de ce qu’elles font », affirme Rosine Kibora, rappelant que le tricotage n’est pas un “petit métier”.

Elle déplore également l’absence de ces métiers dans le référentiel de l’artisanat, alors même qu’ils contribuent à l’économie nationale. « Ces activités font vivre l’économie d’une manière ou d’une autre », insiste-t-elle.
La promotrice encourage les artisanes à persévérer. « Ne soyez pas découragés. C’est de l’or que vous avez au bout des doigts. Considérez-le et gardez-le jalousement », lance-t-elle.
Un salon placé sous le signe de l’autonomisation des femmes
Placée sous le thème « Autonomisation et résilience des femmes par la promotion et le développement des métiers manuels du fil et des aiguilles », cette première édition a connu une belle mobilisation.
Grâce au soutien du ministère en charge de l’Enseignement Secondaire et de la Formation Professionnelle, plus de 700 élèves ont visité le salon. Au total, plus de 400 d’entre eux ont été initiés au perlage, au crochet, au tricot et au macramé.

Plus d’une vingtaine d’artisans ont exposé leurs créations. Parmi eux, Fatimata Zouré/Ouattara, qui a présenté des sacs fabriqués à base de sachets plastiques recyclés, du kokodunda et du Faso Dan Fani. De son côté, Grâce Ilboudo a exposé divers sacs à main et chaussures en pagne et perles. Elle se réjouit de sa participation et encourage le comité d’organisation à intensifier la communication pour les prochaines éditions.

Des prix pour stimuler la créativité
Plusieurs distinctions ont été décernées, dont les prix de la meilleure création tricot, perlage, macramé, ainsi que le prix Aïssata Nignan/Diallo.

Micheline Sawadogo s’est particulièrement démarquée en remportant le prix de la meilleure création crochet grâce à ses vêtements et accessoires en crochet. En plus du trophée, elle est repartie avec un kit complet de crochet.
Elle recommande, elle aussi, une communication plus soutenue afin d’encourager davantage de femmes à participer aux prochaines éditions.
Annick HIEN / MoussoNews



