Retraite: 34 ans au service de l’éducation, Aminata Sawadogo/Tamboura se raconte

Connue sous le surnom affectueux “Antaille”, diminutif d’Aminata Aminata Sawadogo/Tamboura a consacré 34 ans de sa vie à l’éducation. Elle a été enseignante, directrice, institutrice principale, puis militante pour la scolarisation des filles. Aujourd’hui à la retraite, elle continue d’être active. Elle est membre de l’Organisation internationale  »la Marche Mondiale des Femmes » et présidente de sa propre association  »Suudu Baba” (“la famille”).

Le parcours de Aminata Sawadogo/Tamboura parcours débute dans l’éducation nationale, où elle exerce comme enseignante avant de devenir institutrice principale.

En 1984, sous le régime du Capitaine Thomas Sankara, elle est licenciée pour faits de grève. Une épreuve qui ne l’a pas abattue. « J’ai été caissière dans une pharmacie », dit-elle, avant de retrouver le chemin de l’école.

Quelques années plus tard, Aminata reprend du service à l’UNEP de Loumbila en tant que directrice de l’école primaire. Après deux années scolaires, elle rejoint l’Institut Pédagogique du Burkina (IPB), où elle participe à la rédaction de manuels scolaires et à la création du Service de la scolarisation des filles. « Il fallait augmenter le taux », se souvient-elle.

À l’époque, la présence féminine à l’école était très faible. Certaines régions ne comptaient aucune fille dans les classes. Aminata s’engage alors dans des campagnes de sensibilisation dans les zones les plus touchées, notamment au Sahel, à l’Est et à l’Ouest du pays.

Son dévouement lui vaut d’être promue à la Direction de la promotion de l’éducation des filles, une structure chargée non seulement de la scolarisation, mais aussi de l’éducation globale et du développement féminin.

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Aminata Sawadogo/Tamboura, au salon des personnes âgées 2025.

 Une transition difficile vers la retraite

Après 34 ans de service, Aminata prend sa retraite, une étape qu’elle avoue avoir vécue difficilement. « J’étais tellement active quand j’étais déjà sur le terrain. J’ai fait le syndicalisme, le scoutisme, le théâtre », raconte-t-elle avec émotion.

Malgré tout, elle refuse de se laisser gagner par l’inaction. « Ça n’a pas été facile mais j’ai continué mes activités comme si de rien n’était », affirme-t-elle.

Aujourd’hui, l’octogénaire demeure active dans plusieurs structures. Elle est membre de l’Organisation internationale “Marche Mondiale des Femmes”, basée en Turquie, grâce à laquelle elle participe à de nombreuses rencontres internationales. Elle a même joué dans un film burkinabè où elle incarne le rôle d’une exciseuse, preuve de son engagement artistique et social.

En parallèle, Aminata préside l’association “Suudu Baba” (“la famille”), siège au musée des femmes, paix et sécurité et participe activement au bureau des retraités.

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 “La place de la femme dans le monde du travail a évolué”

Témoin privilégiée de plusieurs générations, Aminata observe avec fierté les progrès accomplis. « La place de la femme dans le monde du travail d’aujourd’hui a vraiment évolué comparé à mon époque où les femmes étaient vraiment assez rares », reconnait-elle tout en soulignant qu’il y’a toutefois des efforts à faire.

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Aminata Sawadogo/Tamboura a 34 ans de service dans l’éducation.

S’adressant à la jeunesse féminine d’aujourd’hui, Aminata prodigue des conseils pleins de sagesse. Elle invite les jeunes filles à avoir la tête sur les épaules, à se concentrer sur leurs études ou leur travail et à se comporter avec dignité. Elle déplore la tendance de certaines à s’habiller de façon indécente et rappelle que les parents envoient leurs enfants à l’école pour qu’elles réussissent. Elle encourage également les femmes à faire preuve de sérieux et de professionnalisme dans leurs fonctions, quelles qu’elles soient, afin d’être respectées et exemplaires.

A l’image de Massata Nikiema/Kindo, Aminata Sawadogo/Tamboura rappelle que l’âge n’éteint pas la passion de servir.

Annick HIEN/MoussoNews

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