Robotique : Des jeunes Burkinabè décrochent l’or et font rayonner le pays au FIRST Global Challenge

À seulement 18 ans, Amoussou Adeshina Darel Hiram Ryan et Abdoul Aziz Bancé ont offert au Burkina Faso une victoire historique au FIRST Global Challenge 2025, la plus grande compétition mondiale de robotique. Face à 190 pays réunis à Panama City, ils ont remporté le prestigieux Judge Awards, une distinction attribuée uniquement aux équipes qui marquent le jury.

Darel Hiram Ryan Adeshina Amoussou, fraîchement bachelier, a découvert la robotique tardivement. Abdoul Aziz Bancé, lui, vit en Italie. Il a arrêté l’école après l’obtention de son Certificat d’Études Primaire, mais tous deux nourrissent depuis en commun un amour pour la technologie.
Ils sont accompagnés par GobeLab, une structure burkinabè qui forme les jeunes à la robotique et les prépare aux compétitions internationales.

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Darel Hiram Ryan Adeshina Amoussou

Panama City 2025 : Quand 2 jeunes Burkinabè défient le monde

Le FIRST Global Challenge 2025 s’est tenu du 29 octobre au 1er novembre à Panama City, précisément au Panama, en Amérique centrale. Comme chaque année, la compétition d’envergure mondiale change de thème en s’attaquant à un problème mondial majeur.
Après la capture du carbone en 2022 à Genève et la nutrition durable en 2024 en Chine, l’édition 2025 a été consacrée à « la restauration de la biodiversité« .

Pour représenter le Burkina, l’équipe de GobeLab, composé de Amoussou, Abdoul Aziz et leurs compagnons, ont conçu un robot Multitâche : capable de collecter des “Biodiversity Units” symbolisant la vie animale et végétale ; capable d’éliminer des “Barriers”, obstacles représentant les menaces contre la biodiversité ; équipé d’un système pour accélérer la restauration des écosystèmes ; et même capable de grimper jusqu’au level 4 d’une structure finale, symbole du partage de connaissances et de technologies.

Malgré un problème technique de dernière minute « le robot avait un problème de cerveau », informe Adeshina, mais a vite été regler grâce à la vigilance des membre et des mentors.

Les deux génies ont tenu à les remercier pour le soutien et l’accompagnement durant la compétion. « Je dis merci à nos mentors, Simporé Yan Odilon, à Madame Zulfao Dankouma et Fabrice Toé », dit-il.

Un prix rare, une reconnaissance mondiale

Au terme de la compétition, le Burkina Faso a décroché le très convoité « Judge Award ».  » C’est vraiment une honorable mention, parce que le Judge Award est une catégorie qui ne se prime pas chaque année. Pour être vraiment primé dans cette catégorie, il faut que l’équipe ait vraiment marqué la centaine de juges présents« , précise Adeshina.

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« Nous sommes premiers devant plus de 190 pays. Ce prix, c’est une immense fierté », confie Adeshina.

Quand la robotique devient une solution aux problèmes burkinabè

Les deux jeunes voient dans la robotique un outil concret pour résoudre des défis quotidiens dans le contexte burkinabè:

  • Gestion des déchets : Adeshina informe que l’un de leurs camarades et un mentor ont déjà créé un robot qui trie les ordures, une solution prometteuse face à la pollution plastique.
  • Lutte contre les feux de brousse : selon les lauréats, des robots pourraient détecter et éteindre les départs de feu sans intervention humaine, tout en citant l’invention de l’équipe tunisienne lors du concours.
  • Optimisation énergétique : des robots capables de réorienter automatiquement les panneaux solaires selon le soleil, pour améliorer la production d’énergie.
  • Agriculture intelligente : analyse de sols, cartographie de la biodiversité, aide au choix des cultures.

Pour eux, ces technologies pourraient être d’une grande aide dans les écoles, les villages et les services publics.

« Ce n’est pas le niveau d’études qui compte, c’est la passion »

Le parcours d’Abdoul Aziz est l’exemple parfait de cette vision. « J’ai seulement le niveau CP. Pourtant, j’ai appris la robotique, j’ai participé à une compétition mondiale et j’ai gagné un prix international », affirme t-il. « On n’a pas besoin d’un diplôme pour apprendre la robotique. Il faut juste la passion. Avec la robotique, on peut créer beaucoup de solutions utiles pour le pays », continue t-il.  

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Abdoul Aziz Bancé

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Appel aux autorités : former plus tôt, former partout

Amoussou Adeshina, lui, lance un message à l’État burkinabè :

« J’ai commencé la robotique très tard, mais j’ai quand même ramené des prix internationaux. Imaginez si on initiait les enfants dès le primaire… Ce serait magique. », lance t-il.

Pour cela, il plaide pour :

  • l’intégration de la robotique dans les programmes scolaires ;
  • la multiplication des centres d’apprentissage ;
  • un meilleur partage du matériel existant ;
  • un accompagnement des associations comme Globelab, qui jouent déjà un rôle majeur.

 “Donnez aux jeunes les outils, et ils changeront le pays”

Derrière leurs machines, leurs câbles, Adeshina et Abdoul Aziz portent un message à l’endroit du Gouvernement burkinabè :  » Le Burkina possède des talents capables de briller dans les technologies du futur. Il ne manque qu’un investissement durable pour transformer des passions individuelles en solutions nationales. Donnez aux jeunes l’accès à la robotique, et vous verrez : ils feront des merveilles pour le pays », conclut Adeshina Ryan Darel Amoussou.

Diane SAWADOGO/ MoussoNews

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