Mariama Kobori a obtenu son Master de recherche en sociologie, décrochant la mention Bien le mardi 29 juillet 2025 à Ouagadougou. Son travail a été consacré à un sujet aussi sensible que crucial : « Analyse sociologique de l’éducation sexuelle sur la gestion de la reproduction des femmes déplacées internes du fait de l’insécurité dans la commune de Zorgho (Burkina Faso) ».

Face à la crise sécuritaire, des milliers de femmes ont trouvé refuge dans la commune de Zorgho. Mais, au-delà du déracinement, ces femmes doivent gérer une autre réalité : leur santé reproductive dans un contexte d’urgence humanitaire. C’est ce défi que Mariama Kobori a choisi d’explorer en adoptant une approche qualitative.
Durant 2 phases d’enquête du 13 juin au 28 juillet et du 1er septembre au 31 octobre la chercheuse a sillonné la ville de Zorgho, rencontrant des femmes déplacées internes (FDI), mais aussi des agents de santé, des travailleurs sociaux et des membres d’ONG.
Une mission loin d’être aisée. « L’indisponibilité et parfois le manque d’intérêt de certains enquêtés ont constitué un vrai défi », a reconnu la jeune sociologue.

Des résultats édifiants
Le mémoire de soutenance de Mariama Kobori révèle que l’éducation à la sexualité est un levier majeur pour aider les femmes déplacées à mieux gérer leur reproduction. De ses résultats, il ressort que la communication sur la sexualité donne aux FDI des connaissances essentielles et les encourage à une meilleure gestion de leur vie reproductive.
Aussi, les campagnes de sensibilisation sur les méthodes contraceptives contribuent à éviter les grossesses non désirées et les IST ; de plus, l’accès à l’information favorise l’adoption du planning familial et l’apprentissage à la vie sexuelle réduit les comportements à risques.
Des nuances révélatrices
Cependant, au-delà des hypothèses confirmées, la recherche de Mariama Kobori apporte des observations sociales fines et des nuances révélatrices. Les FDI scolarisées sont mieux informées et utilisent davantage les méthodes contraceptives que les non scolarisés. La tranche d’âge 25-35 ans est la plus ouverte à l’adoption du planning familial.

Un plaidoyer implicite
La mémoire de Mariama Kobori lance un message notamment sur l’éducation sur la sexualité, à travers les campagnes de sensibilisation, guide la gestion de la reproduction des femmes déplacées internes. Mais l’ampleur de la crise sécuritaire appelle à redoubler d’efforts pour renforcer l’information et la sensibilisation dans les zones d’accueil.
Le jury a salué la pertinence du thème, la rigueur méthodologique et le courage de la jeune chercheuse, lui attribuant la mention Bien.
Annick HIEN/MoussoNews