Santé: Près de 14 000 décès liés à la grossesse en 2025
Le ministre de la Santé appelle à intensifier la surveillance maternelle et périnatale suite au nombre de décès liés à la grossesse enregistré. Selon le bilan semestriel de la Surveillance des décès maternels, périnatals et de la riposte (SDMPR), présenté le mardi 21 octobre 2025, près de 14 000 décès liés à la grossesse ont été enregistrés entre la semaine 1 et la semaine 42 de l’année 2025.
Ces chiffres incluent 717 décès maternels, 6 500 mortinaissances et 5 800 décès néonatals précoces, a indiqué le gestionnaire d’incidents, Pr Adama Ouattara. Il a précisé que depuis juin 2024, chaque décès maternel ou périnatal est désormais traité comme un incident de santé prioritaire, appelant une réponse rapide et coordonnée du système sanitaire.
Présidant la rencontre, le ministre en charge de la Santé, Dr Robert Kargougou, a exhorté les acteurs du secteur à redoubler d’efforts pour inverser la tendance. « Malgré une réduction de plus de 60 % de la mortalité maternelle entre 2000 et 2023, les indicateurs demeurent préoccupants », a-t-il souligné. Le taux actuel de mortalité maternelle est estimé à 198 décès pour 100 000 naissances vivantes.
Le ministre a rappelé que la SDMPR constitue un dispositif clé pour prévenir les décès évitables, en identifiant, notifiant et analysant systématiquement les causes de décès maternels et néonatals, afin de proposer des actions correctrices concrètes. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la qualité des soins obstétricaux, d’améliorer la prise en charge des urgences et de mieux organiser le suivi prénatal.
De son côté, le représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr Clotaire Hien, a salué les efforts du ministère, tout en rappelant que les objectifs de développement durable à l’horizon 2030 restent encore loin d’être atteints. « L’ambition mondiale est de ramener la mortalité maternelle à moins de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes. Les initiatives en cours au Burkina Faso vont dans le bon sens, mais il faut accélérer le rythme. Notre but commun est qu’aucune femme ne meure en donnant la vie », a-t-il déclaré.
La rencontre a réuni les directeurs régionaux de la santé, les partenaires techniques et financiers, ainsi que plusieurs acteurs du domaine, décidés à renforcer la riposte sanitaire et à réduire les décès évitables.
Annick HIEN/MoussoNews
