À 30 km au sud de Ouagadougou, le site de Adja Amsétou Nikiéma, plus connue comme Adja de Komsilga s’étend bien au-delà d’un lieu de guérison. L’espace ressemble davantage à un village autonome. Il mêle spiritualité et modernité avec une organisation étonnante : gare routière, des marchés, infrastructures sanitaires, jardin…

Dès l’entrée du site de Adja de Komsilga, une gare routière structurée ouvre la voie. Des camionnettes sont disponibles pour conduire les centaines de visiteurs, fidèles et malades, venus des quatre coins du pays, parfois même de Côte d’Ivoire, comme le témoigne Lassina Ouattara venu de Gagnoa avec sa femme pour un souci de fertilité.
Plus loin sur le site, on découvre de modestes huttes en paille ou en plastique, rappelant un campement spontané, où plus de 3 000 personnes en quête de guérison peuvent séjourner. À côté de ces abris sommaires, se dressent un marché permanent et des stands foisonnants : condiments, vêtements, cauris, animaux à vendre, objets rituels… tout ce qu’il faut pour satisfaire les besoins des hôtes, malades ou curieux. Certains témoignent que le réseau électrique et la téléphonie y ont été installés pour faciliter la communication.
« Je suis venu de la RCI avec ma femme pour un problème d’enfant. Je suis d’origine burkinabè mais vivant en Côte d’Ivoire précisément à Gagnoa. J’ai beaucoup tourné et dépensé pour trouver une solution mais depuis que j‘ai découvert Adja de Komsilga, je constate de l’amélioration. Nous n’avons pas encore eu l’enfant mais j’ai fait quelques remarques, coté intimité avec ma femme, ça va beaucoup. L’accueil est bien. Quelqu’un m’a donné une maison où dormir, je n’ai rien payé c’est gratuit. Même les soins avec Adja sont gratuit. Je n’ai rien payé pour le moment. Ce que je gagne, je vais lui donner en guise de reconnaissance », a témoigné Lassina Ouattara est un des hôtes de Adja de Komsilga.
Même discours pour Fati Kiètèga, qui séjourne sur place depuis 3 mois et se dit reconnaissante des traitements reçus.

Au-delà de ces structures provisoires, le site rivalise avec le confort moderne : blocs sanitaires lavés après chaque passage, points d’eau, espaces ombragés.
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Outre, un jardin d’ananas est aménagé dans un espace sur le site.
Au déjà du spirituel, le site est une véritable entreprise sociale. Adja emploie plus d’une centaine de personnes qu’elle rémunère mensuellement, soigne gratuitement les malades, héberge sans facturer et fait même campagne de solidarité locale, comme en août 2024 où elle a distribué 40 tonnes de riz aux personnes déplacées internes, pour un montant de près de 20 millions FCFA.
Annick HIEN/MoussoNews