Soutenance : Biba Nikiema soutient sur l’inclusion financière et la stabilité de l’UEMOA
Inspecteur du Trésor, macro économiste et spécialiste de l’inclusion financière depuis près de 20 ans, Biba Corinne Nikiema/Konseiga a soutenu le 12 novembre 2025. Sa thèse de Doctorat a porté sur les dynamiques institutionnelles et financières au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA).
Biba Corinne Nikiema/Konseiga est désormais Docteur en Sciences Economiques. Diplômée des Hautes Études en Gestion de la Politique Économique (DESS-HEGPE), elle a soutenu sur l’inclusion financière, la qualité des institutions et la stabilité financière.
Son étude se penche sur la relation entre inclusion financière, qualité des institutions et stabilité financière dans sept pays de l’UEMOA (à l’exclusion de la Guinée-Bissau), sur la période 2002–2021. Les données proviennent de la Base Mondiale sur le Développement Financier (GFD 2025) de la Banque mondiale.
Pour analyser ces relations complexes, Biba Corinne Nikiema/Konseiga a mobilisé un modèle dynamique en panel, utilisant la méthode Autorégressive à retard échelonné (ARDL) et l’estimateur Pooled Mean Group (PMG), reconnus pour leur capacité à saisir les effets de long terme dans les systèmes économiques.
En effet, les résultats montrent que l’inclusion financière influence positivement et significativement la stabilité financière dans l’Union. Elle dénombre que lorsque les populations accèdent davantage aux services financiers formels, les économies deviennent plus robustes et mieux préparées aux chocs.
En revanche, la thèse souligne que la mauvaise qualité des institutions réduit cette stabilité. De son enquête, il ressort qu’avec un indice moyen de -1,45 sur la période étudiée, la gouvernance institutionnelle dans l’UEMOA reste encore en dessous des standards susceptibles de renforcer pleinement la stabilité financière.
Par contre, un résultat majeur ressort de son étude. L’inclusion financière améliore la qualité des institutions et par ricochet, la stabilité économique. En facilitant la transparence des flux financiers, l’accès au crédit formel et l’implication économique des citoyens, elle crée un environnement propice à l’amélioration des pratiques institutionnelles. La recherche révèle également que la masse monétaire exerce un effet positif et significatif sur la stabilité financière à long terme.
Lire aussi: https://www.moussonews.com/soutenanceleonie-decroche-son-master-en-mediation-conflit-et-culture-de-la-paix/
Au vu de ces conclusions, la chercheure recommande de renforcer l’inclusion financière, notamment par la digitalisation, la promotion de la microfinance et l’accès équitable aux services bancaires ; d’améliorer la qualité des institutions, condition indispensable à une stabilité durable ; de renforcer la synergie entre la BCEAO et les gouvernements, afin de faire de l’inclusion financière un levier stratégique de gouvernance et de stabilité financière.
Le jury, présidé par le Pr Birahim Bouna Niang, Professeur titulaire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a salué la pertinence du thème, la qualité de l’analyse et la maîtrise des aspects théoriques et empiriques. Il a également félicité l’étudiante pour une méthodologie rigoureuse, une rédaction conforme aux standards académiques et un exposé clair, structuré, révélant une profonde compréhension des enjeux de l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest.
Annick HIEN/MoussoNews
