TGI Ouaga 1 : Accusé d’avoir diffamé la femme de son cousin, il écope de 18 mois de prison avec sursis


Pour avoir accusé, sans preuve, la femme de son cousin d’infidélité, Somé a été reconnu coupable par le Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Poursuivi pour diffamation, il a vu les faits requalifiés en harcèlement sexuel. L’affaire, marquée par des déclarations contradictoires et des aveux troublants, s’est soldée par une lourde condamnation financière.


Le mardi 30 septembre 2025, la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I a connu une affaire familiale devenue judiciaire. Somé, accusé par le couple Nazaire d’avoir porté atteinte à leur honneur, comparaissait pour diffamation à l’encontre de Dame Somé, épouse de son cousin.

À la barre, Somé reconnaît avoir eu des rapports avec l’épouse de son cousin avant leur mariage. Selon l’épouse du cousin, ces accusations sont fausses : « Il n’en a rien été, même pendant notre jeunesse », a-t-elle déclaré. « Apportez-nous la preuve, M. Somé ? » questionne le tribunal. « Je ne peux pas vous apporter les preuves comme ça, mais j’ai consommé. J’ai expliqué l’affaire à mon oncle quand j’ai appris qu’ils voulaient se marier. Il a dit qu’il y avait un problème », a-t-il répondu.

 « Avez-vous participé au PPS et au mariage ? » a voulu savoir l’avocat de la victime. Réponse : « Non. » . « Ils se sont mariés en 2022, pourquoi le problème revient-il en 2025 ? », a demandé le tribunal à Somé. « J’ai parlé à qui de droit à l’époque, et mon oncle a dit qu’il y a un danger. »; « Et c’est quoi le danger ? », a insisté le juge. « Dans nos coutumes, chez nous, on ne peut plus voyager ensemble ni manger ensemble », a-t-il expliqué.

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Le procureur s’adresse alors au prévenu : « Quand le mari a appris cela, il a voulu mieux comprendre avec vous. Qu’est-ce qui s’est passé ? ». « J’avais déjà informé qui de droit », a rétorqué Somé. « Qu’est-ce que vous avez dit au garage ? », interroge l’avocat du prévenu à son client. « Il y avait un problème au garage et j’y suis allé pour le régler. Mon oncle était là avec d’autres personnes. Il m’a alors demandé : “Et l’affaire du cousin ?” J’ai répondu que je n’étais pas là pour ça », a raconté Somé.

Nazaire, appelé à la barre, a expliqué que lorsqu’il a écouté l’audio, il a voulu avoir des explications avec son cousin. Mais ce dernier ne répondait plus à ses appels téléphoniques. L’épouse du prévenu, a comparu comme témoin. À la question du tribunal : « Qu’est-ce que vous savez de Dame Somé et de votre époux ? », elle a répondu :

« C’est l’ex de mon époux. En 2008, je les ai surpris ensemble chez lui. Après, mon fiancé de l’époque m’a demandé pardon et m’a dit qu’il tenait à moi. »

Réaction de la victime : « C’est faux ! Je fréquentais Somé avec des cousins et des cousines en 2006 et 2007 ».

Après délibération, le tribunal a rejeté l’argument de prescription et requalifié les faits en harcèlement sexuel. Somé a été reconnu coupable et condamné à 18 mois de prison avec sursis, assortis d’une amende ferme de 250 000 F CFA. Il devra également verser 2 millions F CFA de dommages et intérêts à la plaignante pour le préjudice moral subi. Le tribunal a jugé la demande supplémentaire de Dame Somé non fondée.

Source: ZoodoMail

Résumé de Diane SAWADOGO/ MoussoNews

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