Accusée de sorcellerie en 2007, Notiga Christine Konombo a vécu dix-huit années d’exil, coupée de sa famille. Grâce à la Commission épiscopale Justice et Paix du Burkina (CJP- Burkina) et au Centre Delwendé, elle a pu regagner les siens à Yako en début juin 2025.
Le 4 juin 2025 restera une date inoubliable pour Notiga Christine Konombo, âgée de 77 ans. C’est ce jour qu’elle elle a retrouvé sa terre natale, sa maison, ses enfants et petits-enfants, après près de deux décennies d’isolement et d’injustices. Victime d’accusations infondées de sorcellerie, elle avait été rejetée par sa communauté à la suite des décès successifs de son mari puis de l’un de ses fils.
Tout a commencé en 2007, lorsqu’un membre du village l’a désignée comme responsable de ces pertes. Une simple parole, sans preuve, a suffi pour l’exclure de sa famille et de sa communauté. Christine Konombo a d’abord trouvé refuge à Samba, où elle a vécu dans la discrétion pendant dix longues années, avant d’être accueillie au Centre Delwendé de Sakoula, qui lui a offert gîte, couvert et un espace de solidarité pendant les huit années suivantes.

Loin des siens, Christine n’a jamais perdu espoir. Son fils, convaincu de son innocence, s’est battu pour lui rendre sa dignité. Grâce à l’accompagnement d’un parajuriste de la Commission Justice et Paix du Burkina, un processus de médiation a pu être mis en place. Des rencontres ont été organisées avec les membres de la famille et des personnes ressources du village, permettant de briser les tabous, de lever les malentendus et d’ouvrir la voie à la réintégration.
Le départ du Centre Delwendé a été chargé d’émotions. Ses co-pensionnaires, elles-mêmes victimes d’exclusion, l’ont embrassée les larmes aux yeux, heureuses de voir l’une des leurs retrouver sa dignité. À Yako, l’accueil a été à la hauteur de l’événement. Les bras grands ouverts, la famille a retrouvé une sœur, une mère, une grand-mère, avec chaleur et respect.
Christine Konombo peut désormais envisager ses vieux jours en paix. Son fils a fait bâtir une maison pour elle. Pour l’accompagner dans ce renouveau, la CJP-Burkina et le Centre Delwendé lui ont offert un appui financier et des vivres.

Source: CJP- Burkina
Diane SAWADOGO/ MoussoNews